Voiture électrique : bientôt une autonomie de 1600 km ?
Publié le 03 juin 2014 à 11h27 | Fabrice SPATH | 3 minutes
Alcoa et Phinergy viennent de présenter à Montréal un véhicule électrique doté d’une batterie aluminium-air et d’une autonomie de 1600 km. Problème : contrairement à une batterie lithium-ion, celle-ci ne peut se recharger …
Au Québec, un véhicule électrique promet de mettre fin à l’angoisse de la panne de batterie … Doté d’une batterie aluminium-air dont la densité énergétique est 40 fois supérieure à celle d’une batterie lithium-ion, le prototype présenté hier à Montréal dispose d’une autonomie de 1 600 km. Seul problème : ce véhicule ne se recharge pas et transforme ses batteries en BIC jetables et recyclables.
Une densité énergétique 40 fois supérieure aux batteries actuelles
En matière de technologies de batteries pour véhicules électriques, on connaissait notamment le plomb, le nickel-cadmium, le lithium-ion, le lithium métal polymère (groupe Bolloré), … Depuis la présentation d’une Citroën C1 électrifiée sur le circuit Gilles-Villeneuve de Montréal, la technologie aluminium-air est à nouveau sous le feu des projecteurs. Fruit d’un travail entre les sociétés Alcoa et Phinergy, ce prototype dispose d’une autonomie supérieure à 1 600 km. La raison ? La nature de ses batteries qui disposent d’une densité énergétique bien supérieure aux batteries standards. Jugez plutôt : tandis que la technologie lithium-ion développe une densité moyenne de 200 Wh/kg, l’aluminium-air atteint 8 000 Wh/kg, soit une densité 40 fois supérieure à la première. Comparée aux 10 000 Wh/kg générés par du carburant fossile (essence), cette technologie rapproche les véhicules électriques de leurs homologues thermiques diesel ou essence.
Alcoa et Phinergy ont développé une voiture électrique dotée d'une batterie aluminium-air disposant d'une autonomie de 1 600 km - Crédits Photos : AutoGo.ca
Une batterie non rechargeable, jetable et recyclable
Le fonctionnement de ce prototype relève de celui d’une pile à combustible : au contact de l’eau contenue dans la batterie et de l’air extérieur, les 50 plaques d’aluminium produisent une réaction chimique libérant de l’électricité qui alimente la batterie et le moteur du véhicule. Autonomie affichée : 1 600 km, soit une autonomie 8 à 10 fois plus importante que les modèles électriques de grande série – Nissan LEAF, Renault ZOE, BMW i3, Volkswagen e-up! et e-Golf, … – et 3 à 4 fois plus importante sur une Tesla Model S. Une belle innovation sur laquelle compte bien capitaliser le gouvernement du Québec engagé dans un ambitieux plan en faveur des véhicules électriques et d’une infrastructure de recharge publique. A propos de recharge, cette batterie ne peut, contrairement aux technologies précitées, se recharger sur une prise de courant secteur ou une borne adaptée … A l’issue des 1 600 km, la batterie devra être purement et simplement remplacée. Après le téléphone BIC jetable, la batterie jetable ? La firme israélienne Phinergy spécialisée dans les nouvelles technologies métal-air ainsi que le géant des métaux légers Alcoa promettent un recyclage de la batterie à 100 %. Et le coût ? Selon les deux protagonistes, le prix d’un véhicule électrique ainsi équipé serait équivalent à un véhicule thermique de même catégorie.