Hybride rechargeable : batterie et autonomie sont appelées à progresser
Publié le 10 septembre 2018 à 11h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes
Face aux contraintes environnementales, les constructeurs installent progressivement de plus grandes batteries sur leurs modèles hybrides rechargeables
ANALYSE – Sous les effets conjoints de la baisse du prix des batteries et du durcissement des normes environnementales, les modèles hybrides rechargeables voient progresser leur autonomie en mode électrique. D’ici la fin de la décennie, tous les constructeurs proposeront ainsi des autonomies réelles supérieures à 50 km.
Très ambitieux dans le domaine des véhicules à double voire à triple motorisations hybrides rechargeables – avant que son plan ne soit remis en cause par le scandale du Dieselgate –, le groupe Volkswagen a été le premier à installer une batterie Lithium-Ion de grande capacité sur l’un de ses modèles à très faibles émissions polluantes. Si on exclut la Chevrolet Volt – une compacte classée dans la catégorie des électriques à prolongateur d’autonomie –, l’Audi Q7 e-tron Quattro fut le premier véhicule Plug-in Hybrid à embarquer une pile de 17,3 kWh offrant une autonomie supérieure à 40 km en conditions réelles d’utilisation (lire notre essai).
Hybride rechargeable : le marché paralysé par la norme WLTP
D’une moyenne de 35 km à plus de 50 km
Précédemment, le groupe de Wolfsburg avait mis sur le marché ses Audi e-tron Sportback et Volkswagen Golf GTE (lire notre essai), deux compactes partageant la même chaîne de traction alimentée par un accumulateur d’une capacité de 8,8 kWh offrant une autonomie moyenne de 35 km. Deux modèles retirés du catalogue sous la contrainte du nouveau cycle d’homologation NEDC et en attente du bloc 1,5 l moins émetteur que le 1,4 TSi de 150 ch. Une fin de carrière brutale qui a également touché le label EQ de Mercedes-Benz dont les nouveaux véhicules seront lancés l’an prochain.
En attendant l’arrivée de la seconde génération en 2019 pour laquelle Audi et Volkswagen ont promis une autonomie électrique supérieure, le japonais Honda a été le premier sur le continent nord-américain à embarquer une pile de 17 kWh sur sa berline Clarity, également déclinée en versions à hydrogène (pile à combustible) et purement électrique. Une énergie embarquée qui, selon le strict cycle américain EPA, permet de parcourir 76 km sur une seule charge. Soit la meilleure performance du marché.
Hybrides rechargeables et TVS : gare aux (mauvaises) surprises
Fiscalité et coût du kWh de batterie
En Europe, le segment des SUV hybrides rechargeables est également concerné par ce phénomène intimement lié aux nouvelles normes antipollution, à la baisse du coût du kWh de batterie mais aussi à la nécessité de coller aux nouvelles exigences des États en matière de fiscalité automobile. Ainsi du Kia Niro PHEV dont la pile Lithium-Ion-Polymères de 8,9 kWh – la capacité totale dépasse les 11 kWh – offre déjà une autonomie supérieure à 45 km en conditions réelles d’utilisation.
Commercialisée depuis peu, la version profondément restylée du Mitsubishi Outlander PHEV affiche une autonomie en mode « zéro émission » de 45 km selon le nouveau cycle WLTP. Une performance liée en grande partie à une capacité de batterie en hausse de 15 %, à 13,8 kWh. Plus récemment, BMW – dont le X5 a été le premier de sa gamme conventionnelle à adopter la technologie eDrive – a annoncé que la nouvelle mouture du SUV pourra parcourir dès l’an prochain 80 km sur la seule énergie électrique. Un chiffre issu de l’ancien et très favorable cycle NEDC mais qui, dans la réalité, devrait se traduire par une autonomie supérieure à 60 km.