Bus électriques : le chinois BYD investit, Bolloré réduit ses ambitions
Publié le 28 mars 2017 à 08h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes
Leader mondial de la voiture électrique, le chinois BYD détient 13 % de parts de marché et confirme son avance sur BMW et Tesla
Numéro un mondial des véhicules électriques, le chinois BYD a décidé d’investir 10 millions d’euros en France pour y implanter sa seconde usine européenne. Objectif : produire 200 bus électriques par an. Un marché sur lequel le français Bolloré a réduit ses ambitions en retirant du CAC40 sa filiale Blue Solutions.
14 000 bus électriques
Né en 1995 à Shenzhen, la cinquième plus grande métropole de Chine, le fabricant de véhicules électriques et de batteries Build Your Dreams (BYD) – construisez vos rêves, littéralement – est devenu en quelques années le plus gros acteur sur le marché mondial des véhicules à très faibles émissions polluantes. Détenu à hauteur de 10 % par l’homme d’affaires américain Warren Buffett, l’industriel du Guangdong a écoulé l’an passé plus de 100 000 voitures électriques et hybrides rechargeables. Une performance qui ne tient pas compte des ventes de la division transport public qui, depuis sa création, a livré près de 14 000 bus électriques dans le monde.
100 % de bus « propres » d’ici 2025
Après avoir inauguré il y a quelques mois sa première usine européenne en Hongrie, BYD a choisi la France pour y implanter un second site. Opérationnelle au premier trimestre 2018, l’usine de 32 000 mètres carrés emploiera à terme 300 salariés et servira également de centre SAV, d’entretien et logistique pour les pièces détachées. Chaque année, 200 autocars et autobus électriques seront assemblés dans cette unité qui aura nécessité un investissement de 10 millions d’euros. Un investissement motivé par la Loi sur la Transition énergétique qui impose aux collectivités de plus de 250 000 habitants de convertir d’ici à 2025 l’intégralité de leurs flottes de bus à l’électrique ou au gaz (GNV).
Paris : 4 500 bus diesel remplacés par de l’électrique en 2025
Blue Solutions fait le dos rond
Une unité de production qui renforcera par ailleurs la crédibilité de BYD auprès du Syndicat des Transports d’Ile-de-France (STIF) et de la RATP qui ambitionnent dans le courant de la prochaine décennie de remplacer l’intégralité de leurs 4 500 bus diesel par des modèles électriques ou au gaz. Parmi les expérimentations déjà menées, le français Bolloré est positionné avec son BlueBus. Un bus électrique qui embarque des batteries Lithium Métal Polymère conçues et produites par la filiale Blue Solutions qui, faute de rentabilité, verra prochainement son titre être retiré du CAC40 pourtant introduit il y a seulement 4 ans. Révélée par Le Monde, l’information confirme la passe délicate dans laquelle se trouve l’industriel breton qui investit depuis plus de 15 ans dans la voiture électrique.