Tesla : commandes au plus haut mais notation financière dégradée
Publié le 14 août 2017 à 07h00 | La rédaction | 3 minutes
Pour financer la production de sa Model 3, Tesla souhaite lever jusqu’à 1,5 milliard de dollars sur le marché obligataire
Tesla a récemment fait appel au marché obligataire dans le but financer la montée en cadence de la production de sa berline électrique à large diffusion Model 3. Le constructeur californien souhaite lever jusqu’à 1,5 milliard de dollars via son émission d’obligations, la première dans son histoire.
10 000 Model 3 par semaine d'ici fin 2018
Lors du lancement de l’émission, Elon Musk, le PDG de Tesla, a expliqué que sa compagnie pourrait être confrontée dans les mois qui suivent à un rythme de « fabrication infernale ». Toutefois, peu de temps auparavant, il a tenu des propos visant à rassurer les investisseurs, propos selon lesquels ces derniers ne doivent pas s’inquiéter outre mesure de la capacité de Tesla à produire 10 000 Model 3 par semaine d'ici fin 2018.
Alors qu’elle dévoilait ses résultats financiers au deuxième trimestre début août, la compagnie californienne avait indiqué disposer d'environ 3 milliards de trésorerie. Toutefois, les marchés s'interrogeaient déjà sur une éventuelle augmentation de capital pour assurer la production de la Model 3, précommandée à quelque 500 000 exemplaires.
Depuis le 28 juillet dernier, journée événement qui a vu les premières livraisons de son premier véhicule électrique « accessible », la firme de Palo Alto reçoit en moyenne 1 800 commandes nettes par jour pour son nouveau modèle. « Sans publicités ni grosses campagnes marketing, les réservations nettes de la Model 3 progressent régulièrement chaque mois, et ont même accéléré ces dernières semaines » affirme ainsi Tesla.
L’émission obligataire de Tesla classée dans la zone des « junk bonds »
L’agence de notation Standard & Poor's (S&P) a assigné une note « B - » à l'émission d’obligations de Tesla, dans la zone des « dettes pourries », tout en confirmant sa perspective négative sur la note crédit de la firme, qu’elle évalue aussi à « B - ». « Plus tard cette année, nous pourrions réduire nos notes sur Tesla si les problèmes d'exécution liés au lancement de la Model 3 ou si l'expansion continue des modèles S et X entraînent des dépassements de coûts importants », précise un analyste de l’agence.
S&P estime également que cette émission « apportera à l'entreprise un matelas adéquat pour faire face à ses prochaines échéances financières et ses dépenses en capital, significatives sur les 12 à 18 prochains mois avec le lancement de la Model 3 ». Au second trimestre, ces dépenses ont approché le milliard de dollars.
Toujours selon S&P, la perspective négative attribuée à la note de crédit de Tesla s’explique par « les défis opérationnels sur les 12 prochains mois qui augmentent les risques liés à la structure du capital, surtout si l'entreprise se montre incapable d'achever les objectifs opérationnels et financiers qu'elle s'est fixés pour la Model 3 » (pour aller plus loin, lire notre article Tesla se voit numéro 1 mondial d'ici 20 ans).