En le branchant au réseau, un véhicule électrique peut rapporter gros

Publié le 22 août 2017 à 07h00 | Mathieu PARAIN | 3 minutes

Au Danemark, une expérimentation menée sur une flotte de véhicules électriques a permis de rétribuer leurs propriétaires grâce à la technologie Vehicle-to-Grid

Approvisionner les réseaux électriques grâce aux batteries de véhicules électriques peut rapporter de l’argent à leurs propriétaires. C’est l’une des conclusions de l’expérimentation menée depuis un an par l’énergéticien italien Enel, en partenariat avec le constructeur japonais Nissan et le groupe américain Nuvve sur une flotte commerciale.

 

Approvisionner les réseaux électriques grâce aux batteries électriques

Les voitures électriques ne sont pas seulement un moyen de transport à très faibles émissions polluantes. Ils peuvent aussi se transformer en source d’énergie grâce à leurs batteries, et donc être éventuellement en mesure d’alimenter les réseaux électriques. Lorsque la production électrique est sujette à de fortes variations, comme c’est le cas lorsqu’un distributeur d’électricité utilise une part importante de renouvelable dans son mix énergétique, cette possibilité permet de lisser ces variations, et par conséquent de garantir la stabilité des réseaux.  

Pour les propriétaires de modèles électriques, l’intérêt de l’opération réside dans le fait de pouvoir bénéficier de tarifs électriques à bas prix d’une part, et, d’autre part, de revendre le surplus d’énergie ainsi obtenue à un prix intéressant plus tard, notamment à l’occasion des pics de demande, simplement en le réinjectant dans les réseaux électriques via des stations de charge dédiées.

 

Jusqu’à 1 300 euros de gain en une seule année

Au Danemark, l’énergéticien italien Enel, en partenariat avec le constructeur japonais Nissan et le spécialiste américain de la technologie V2G Nuvve (Vehicle to Grid) a ainsi permis à des propriétaires de véhicules électriques de gagner jusqu’à 1 300 euros en une année en leur permettant de revendre l’électricité non utilisée ou en surplus de leurs voitures électriques.

« Vous pouvez comparer [ce service] à celui d’Airbnb où vous avez un actif, dans ce cas précis, non pas un appartement ou une pièce, mais une voiture électrique, et vous voulez tirer le meilleur parti de cet actif en laissant quelqu'un d'autre l'utiliser lorsque vous ne vous en servez pas », s’enthousiasme Peter Andersen, un spécialiste danois de la technologie V2G auprès de Bloomberg New Energy Finance (BNEF).

Et de poursuivre : « Donc, dans le cas où peut-être vous utilisez votre voiture 5 % du temps, mais le reste du temps, elle est juste là immobile, et que vous ne l'utilisez pas, vous pouvez permettre au système d'alimentation de bénéficier de cette voiture, et de cette façon, vous obtenez une compensation » (pour aller plus loin, lire notre analyse Energies renouvelables : et si la voiture électrique les favorisait ?).

 

L’exception danoise

Pour rappel, depuis l’année dernière, Nissan, Nuvve et Enel ont testé une flotte commerciale de véhicules V2G au Danemark et au Royaume-Uni, et plus récemment une autre en Italie. Toutefois, jusqu’à présent, seule l’expérimentation danoise a réussi à prouver qu’il était possible de monétiser ces véhicules.

Pour Francisco Carranza, directeur des services énergétiques chez Nissan Europe, cette exception danoise est seulement provisoire. Selon lui, les propriétaires de véhicules des autres pays devraient bientôt eux-aussi être rétribués. « Il s'agit simplement de trouver le modèle économique approprié pour déployer l'entreprise à grande échelle » a-t-il précisé.

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Mathieu PARAIN

Passionné par les motorisations alternatives et attentif à l’impact des normes d’émissions sur le secteur automobile, Mathieu a débuté sa carrière de journaliste en Suisse avant de rejoindre la place de marché dédiée aux véhicules électriques et hybrides.



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