Taxis électriques : la France est-elle en retard sur le reste de l’Europe ?
Publié le 23 octobre 2014 à 07h03 | Fabrice SPATH | 3 minutes
L’aéroport d’Amsterdam-Schiphol vient d’accueillir une flotte de taxis électriques composée de 167 Tesla Model S
Les véhicules hybrides à double motorisation thermique-électrique ont trouvé leur place dans les flottes de taxis en France. On ne compte plus les Toyota Prius sillonnant les artères des grandes villes hexagonales. Mais qu’en est-il des voitures électriques ? Très rares sont aujourd’hui les professionnels du transport (taxis, VTC, loueurs courte durée) à avoir intégré des modèles 100 % électriques dans leurs parcs. Mais la situation va prochainement changer.
De très nombreuses initiatives en Europe …
35 taxis électriques de la marque chinoise BYD à Bruxelles (Belgique). 167 Tesla Model S électriques assurant les navettes entre l’aéroport de Schiphol (Pays-Bas) et le centre d’Amsterdam. Un ambitieux objectif de 25 000 taxis électriques à Londres à l’horizon 2025. Une flotte électrique de Nissan LEAF (berline compacte) et de Nissan e-NV200 (utilitaire/ludospace) à Barcelone et Madrid (Espagne). 10 Nissan LEAF à Zurich (Suisse), 25 LEAF à Amsterdam qui ont parcouru plus de 1,5 million de kilomètres. Et en France ? Excepté quelques rares entrepreneurs qui ont opté pour des Tesla Model S ou des modèles Renault, peu de véhicules électriques ont intégré les parcs de taxis. A Paris, la ville a reconduit jusqu’au 31 décembre 2015 son dispositif d’aide à l’achat de modèles électriques et hybrides rechargeables pour les chauffeurs et sociétés de taxis. La capitale double le bonus « écologique » de l’Etat pour doper l’attrait de ces véhicules faiblement émetteurs : 6 300 euros pour un véhicule 100 % électrique, 4 000 euros pour un véhicule hybride rechargeable. Pour soutenir cette mesure exceptionnelle, la ville de Paris va installer 60 bornes de recharge supplémentaires, dont plusieurs bornes rapides permettant de recouvrer 80 % de la capacité d’une batterie en une vingtaine de minutes (lire notre article à ce sujet).
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En Espagne, les villes de Barcelone et Madrid sont équipées de taxis Nissan e-NV200 100 % électriques
… et une contrainte réglementaire en France pour imposer l’électrique
Dans l’Hexagone, les incitants en faveur des modèles électriques sont nombreux : bonus « écologique » généreux, exonération totale de la taxe sur les véhicules de société (TVS), aide à l’achat supplémentaire à Paris, … Pourtant, les pouvoirs publics peinent à convaincre les taxis : en témoigne le peu de succès rencontré par le dispositif de la Ville de Paris. En 2013, seules 11 demandes ont été enregistrées … L’une des raisons de cet échec : l’absence d’infrastructure de recharge rapide dans la capitale. Pour accélérer l’adoption de véhicules hybrides rechargeables – Mercedes-Benz Classe 500 Plug-in Hybrid, Mitsubishi Outlander PHEV, Opel Ampera, Toyota Prius Plug-in, Volvo V60 Plug-in Hybrid, … – et de véhicules 100 % électriques – BMW i3, Kia Soul EV, Mercedes Classe B ED, Nissan LEAF et e-NV200, Renault Kangoo Z.E. et ZOE, Tesla Model S, … – auprès des sociétés de taxis et de voitures de transport avec chauffeurs (VTC), la Loi sur la Transition Energétique leur impose d’intégrer 10 % de ces modèles dans leurs flottes d’ici 2020. Estimant que les loueurs courte durée représentent a minima 40 % du marché du véhicule neuf hexagonal, les députés ont également inclus dans ce dispositif les loueurs courte durée (Avis, Europcar, Hertz, National Citer, Sixt, …). Une contrainte réglementaire qui participera à la visibilité grandissante de ces véhicules à motorisations dites « alternatives ».