La Suisse se rêve en leader européen de la voiture électrique
Publié le 01 août 2017 à 11h00 | Fabrice SPATH | 2 minutes
En Suisse, les Verts proposent d’interdire la vente de véhicules essence et diesel neufs dans les 10 à 15 prochaines années
Le parti écologiste suisse veut profiter de l’absence d’une industrie automobile dans la confédération pour interdire la vente de nouveaux véhicules diesel et essence à l’horizon 2025. Une ambition que ne partage pas tous les partis politiques, certains souhaitant accompagner la mutation plutôt que d’imposer la voiture électrique par la force.
Une révolution européenne
Les annonces se succèdent et se ressemblent en matière de mobilité électrique. Quelques jours seulement après l’annonce du gouvernement britannique d’interdire la vente de véhicules neufs essence et diesel – y compris les modèles hybrides – en 2040, le parti écologiste de Suisse a appelé la confédération à bannir les nouveaux véhicules thermiques des concessions dans les 10 à 15 prochaines années. Porté par Regula Rytz, la Présidente du parti Les Verts, le projet rejoint celui de la Norvège (2025), de l’Allemagne (2030), des Pays-Bas (2035) ou encore de la France (2040).
Les véhicules en circulation pas concernés
Interrogée par le quotidien 20 Minuten, Mme Rytz a confié que la Suisse doit jouer un rôle majeur dans l’interdiction des véhicules thermiques en Europe. Un pays dont la filière automobile est peu développée et qui n’est donc pas soumis à une quelconque pression concernant le maintien de la production – et donc des emplois – de la part des constructeurs. Un avantage que la confédération helvétique avait bénéficié en imposant dès 1986 l’équipement de catalyseurs sur l’ensemble des modèles commercialisés sur son territoire. Véritable enjeu de santé publique, l’arrêt de la vente de modèles diesel et essence en 2025 ne concernera pas le parc en circulation ni le marché de l’occasion.
Interdiction ou accompagnement ?
Un projet que ne partage pas Thierry Burkart, membre du bureau national du FDP (parti libéral-radical) – troisième formation du pays –, pour qui une interdiction serait inenvisageable. Au contraire, il préconise l’accompagnement progressif du marché, probablement via des aides à l’achat et des avantages à l’usage pour les véhicules électriques (stationnement gratuit, accès facilité aux bornes de recharge, …). Du côté de l’association des importateurs automobiles enfin, son porte-parole est convaincu que l’électrique représentera une part croissante dans les ventes de ses adhérents, sous la pression des normes environnementales. Prochaine étape pour Mme Rytz : la présentation de sa demande devant la commission pour le trafic et l’environnement.