Businova : une PME française à l’assaut du bus à hydrogène
Publié le 23 avril 2018 à 15h00 | Fabrice SPATH | 2 minutes
Basée à Albi, la SAFRA a développé un bus électrique dopé à l’hydrogène dont la mise sur le marché est attendu en 2019
Après avoir investi le bus électrique à prolongateur d’autonomie en 2013, la PME albigeoise SAFRA innove encore et se lance dans l’aventure de la pile à combustible. Après avoir révélé début avril la déclinaison hydrogène de son Businova, l’entreprise devrait livrer les premiers exemplaires à la communauté de communes d’Albi et à l’aéroport de Tarbes.
Née en 1955, la Société albigeoise de fabrication et de réparation automobile (SAFRA) s’emploie depuis de nombreuses années à diversifier ses activités. Lancé officiellement en octobre 2013, le projet Businova cofinancé à hauteur de 3 millions d’euros par l’ADEME dans le cadre du Programme des Investissements d’Avenir (PIA) a abouti en 2015 à la mise sur le marché d’un véhicule polyvalent doté d’un système de propulsion multi-hybride.
Hybride électrique-hydraulique
Avec ses deux chaînes de traction fonctionnant en parallèle – électrique et hydraulique – et son bloc thermique jouant le rôle de prolongateur d’autonomie, le Businova a rapidement séduit une poignée de collectivités parmi lesquelles Albi, Perpignan et Castres. En-dehors de la région Occitanie, la régie RTM de Marseille accueillera très prochainement son premier exemplaire. Reconnu le 12 janvier 2017 « bus à faibles émissions » dans le décret d’application de l’article 37 de la loi sur la Transition Energétique, le véhicule s’impose comme une alternative aux équivalents diesels.
L’hydrogène avec Michelin
Dans sa quête de diversification, la SAFRA s’est associée à l’équipementier Michelin pour concevoir et produire une pile à combustible. Une pile qui équipe officiellement depuis quelques semaines la déclinaison hydrogène du Businova. Dévoilé début avril sur le salon Hyvolution à Paris, ce nouveau modèle est parrainé par Yan Artus-Bertrand et devrait rejoindre dès l’année prochaine la flotte de l’aéroport de Tarbes-Lourdes-Pyrénées (TLB) qui, dans le cadre d’un investissement total de 15 millions d’euros, installera une station de production et de distribution d’hydrogène « vert ».
Concurrent du belge Van Hool
Alors que le Grand Paris mise quasi exclusivement sur le tout électrique à batteries pour la conversion de sa flotte de bus, quelques acteurs à l’image du japonais Toyota et du belge Van Hool investissent le marché de la pile à combustible. Ce dernier a récemment remporté un contrat en Allemagne pour la fourniture de 40 bus à hydrogène aux villes de Cologne et de Wuppertal. A Pau, les élus ont également opté pour cette technologie dans le cadre du Plan Climat Air Energie Territoire (PCAET). Van Hool fournira les bus et l’énergéticien Engie l’hydrogène.