Royaume-Uni : les véhicules diesels ne sont plus en odeur de sainteté
Publié le 19 novembre 2017 à 15h00 | Mathieu PARAIN | 3 minutes
D’ici la fin novembre, l’achat d’un véhicule diesel sera plus fortement taxé au Royaume-Uni. Une mesure prise dans le cadre de l’amélioration de la qualité de l’air du pays.
Les véhicules à moteur diesel seront plus lourdement taxés au Royaume-Uni à partir de ce mois. Une réforme fiscale qui suscite le mécontentement des industriels, mais qui s’inscrit dans un contexte de désamour vis-à-vis de ces véhicules dans le pays.
Phillip Hammond en chevalier blanc de l’écologie
Les véhicules à moteur diesel seront plus lourdement taxés au Royaume-Uni. Une réforme fiscale sans grande surprise, portée par Phillip Hammond, ministre des Finances, dont l’instauration doit amener les conducteurs britanniques à se tourner vers des alternatives moins polluantes, hybrides ou tout-électriques, et qui, par ailleurs, devrait intervenir au plus tard fin novembre.
Le revenu issu de cette augmentation de taxe devrait financer le programme du gouvernement sur l’amélioration de la qualité de l’air dans le royaume (Clean Air Strategy), croit savoir le Financial Times. A noter toutefois qu’aucune précision n’a été encore fournie jusqu'à présent sur la forme que prendra la nouvelle taxe. Tous les détails seront sans doute connus au 22 novembre prochain, jour de l’annonce du budget du royaume.
Désamour britannique pour le diesel
La décision de M. Hammond intervient après que le maire de Londres, Sadiq Khan, a imposé une taxe supplémentaire de 10 Livres Sterling par jour sur les vieux véhicules diesel qui circulent dans le centre-ville de la capitale britannique. Elle prend place également dans un contexte de forte chute des ventes pour ce type de véhicule au Royaume-Uni. En octobre, celles-ci ont en effet chuté de 14.9 % par rapport au mois précédent, selon les statistiques de la SMMT, une entité qui regroupe fabricants d’automobiles et concessionnaires.
Une réforme précipitée ?
Du côté des industriels, on s’interroge sur la pertinence de la nouvelle réforme. L'ingénieur en chef du RAC Motoring Services, David Bizley, a qualifié le plan du gouvernement conservateur de « réaction terrible et erronée ». « L'ironie est que la prochaine génération de moteurs diesel qui est en train de se développer en ce moment est susceptible d'être aussi propre que leurs équivalents à essence », a-t-il souligné.
Edmund King, président de l’Association Automobilist (AA), une association œuvrant pour la protection des intérêts des automobilistes, a pour sa part déclaré que « le Trésor (britannique) devrait se concentrer sur les incitations pour des voitures plus vertes plutôt que sur le diesel. » Il affirme qu’il est « ridicule de diaboliser davantage le diesel par des taxes différentielles ». Un avis réitéré à plusieurs reprises par la SMMT qui a récemment appelé les pouvoirs publics britanniques à ne pas frapper « d’interdiction, de taxe ou autres restrictions » les voitures diesel dernière génération à faibles émissions polluantes.