Voiture électrique : pour Carlos Ghosn, l’autonomie n’est plus un frein
Publié le 21 mai 2018 à 15h00 | La rédaction | 3 minutes
Pour le patron du groupe Nissan-Renault-Mitsubishi, l’autonomie des véhicules électriques ne constituent plus un frein au développement du marché
La problématique de l'autonomie des voitures électriques ne se pose plus, selon Carlos Ghosn. Pour le président de l’alliance industrielle franco-nipponne Nissan-Renault-Mitsubishi, le véritable défi concerne dorénavant la baisse de prix des véhicules.
Nissan-Renault-Mitsubishi souhaite dorénavant mettre l’accent sur la façon de rendre les voitures électriques plus abordables après avoir résolu les inquiétudes des clients concernant l’autonomie de ces types de véhicules, a indiqué récemment Carlos Ghosn. « Nous avons vu que les consommateurs ne parlent plus de portée ou d'autonomie tant que vous garantissez plus de 300 km », a déclaré M. Ghosn, lors d'une récente conférence de presse donnée dans la ville de Hong Kong.
Un résultat impossible à « deviner » par des « études », toujours selon le patron de l’alliance. Qui a ajouté, très en verve : « Vous deviez avoir 500 000 voitures [électriques] sur le terrain pour comprendre que les consommateurs ne mettent plus l'autonomie au sommet de leurs préoccupations lorsque vous traversez 300 km. » Pour rappel, la version actuelle de la Renault ZOE, l’un des best-sellers de l’alliance industrielle franco-nipponne, propose une autonomie réelle supérieure à 300 km.
Focus sur le prix : priorité à la Chine
Le prix est maintenant la question essentielle qui se pose à propos des voitures à faibles émissions polluantes, clame ainsi le président de Nissan-Renault-Mitsubishi. « Quand vous regardez ce que sont les voitures électriques chinoises qui se vendent, ce sont des voitures très, très, très abordables », a-t-il aussi fait observer. Un constat qui fait prédire au dirigeant qu’un véhicule comme la Nissan LEAF, autre best-seller électrique de l’alliance, ne rencontrera pas de succès en Chine, le plus grand marché automobile mondial, en raison de son prix.
D’où la présentation à Pékin de la nouvelle Sylphy électrique, une berline spécialement développée pour les besoins du marché chinois. Une stratégie qui pourrait également être adaptée en Europe avec la marque Dacia, la marque low-cost de Renault, dont on sait qu’elle réfléchit à la commercialisation de modèles électriques.
La voiture autonome accessible au grand public vers 2022-2023
Sur la question des voitures autonomes, M. Ghosn a déclaré que le marketing de masse de cette technologie ne devrait pas se faire « avant 2022-2023 ». Il demeure beaucoup de questions « très délicates » auxquelles les organismes de réglementation doivent répondre avant que ces voitures ne soient mises sur le marché, a-t-il expliqué. Le dirigeant français toutefois d’ajouter que la possibilité d'éliminer l'erreur humaine, considérée comme responsable 9 fois sur 10 des accidents automobiles, devrait maintenir l'intérêt pour l'élaboration de ces solutions.