Renault Kangoo à hydrogène : jusqu’à 300 km d’autonomie
Publié le 02 février 2015 à 06h50 | Fabrice SPATH | 3 minutes
Une Renault Kangoo Z.E.-H2 branchée sur la station de distribution d’hydrogène du Conseil Général de la Manche, à Saint-Lô
Le Conseil Général de la Manche (CG 50) vient de recevoir 5 Renault Kangoo Z.E. électriques équipés d’une pile à combustible (hydrogène). Jouant le rôle d’un prolongateur d’autonomie, cette pile permet de faire passer l’autonomie moyenne de l’utilitaire de 130 à 300 km. Eclairage sur une technologie conçue par une société grenobloise.
Un Renault Kangoo électrique « transformé »
Le 26 janvier dernier, la Conseil Général de la Manche (CG 50) devenait la première collectivité française à se doter d’une station de distribution d’hydrogène. Destinée à faire le plein des réservoirs de ses nouveaux Renault Kangoo Maxi Z.E. équipés d’une pile à combustible, cette station sera rejointe à terme par une douzaine d’autres unités déployées sur le département de la Manche. A l’occasion de l’inauguration de cette station-service, 5 Renault Kangoo électriques transformés par la société iséroise Symbio FCell ont été livrés au CG 50. Par rapport à une version électrique « classique » du Kangoo, cette variante hydrogène baptisée Kangoo Z.E.-H2 reçoit une petite pile à combustible alimentée par un réservoir d’hydrogène d’une contenance de 76 litres. Le moteur électrique développant une puissance de 60 ch reste identique.
Une pile à combustible comme prolongateur d’autonomie
Si le Renault Kangoo Z.E. dispose d’une autonomie moyenne de 130 km, cette version hydrogène affiche 300 km parcourus dans des conditions réelles d’utilisation. Développée par le français Symbio FCell, la pile à combustible joue le rôle de prolongateur d’autonomie. A l’instar d’une BMW i3 qui peut, en option, recevoir un petit moteur thermique qui alimente le bloc électrique principal, recharge la batterie et double l’autonomie de la citadine électrique, la pile à combustible du Kangoo Z.E. assure une meilleure polyvalence de l’utilitaire électrique. Grâce à la station de distribution installée à Saint-Lô, le plein d’hydrogène est réalisé en 6 minutes, une durée supérieure aux 3 minutes requis pour le Hyundai ix35 FCEV ou la Toyota Mirai en raison d’une moindre pression (350 bars vs 700 bars sur les stations publiques).
Un coût de transformation important … pour l’instant
Stockant 1,8 kg de dihydrogène – le véritable nom de la molécule – sous pression dans son réservoir, le Renault Kangoo Z.E.-H2 pourra donc parcourir jusqu’à 300 km sur une seule charge et un seul plein. Pour rappel, la batterie d’une capacité de 22 kWh de l’utilitaire électrique peut être rechargée en 8 heures sur une borne de recharge « normale » délivrant une puissance de 3 kW. Son prix ? Prohibitif … pour l’instant. La préparation du Kangoo coûte actuellement 27 000 euros, auquel il faut ajouter le prix du véhicule et la location de la batterie. Symbio FCell estime que le coût de l’équipement baissera avec les volumes et qu’à 10 000 unités produites, celui-ci passerait à 7 000 euros. Preuve que la technologie est pleine d’avenir : le groupe Michelin a pris une participation minoritaire dans la société au printemps 2014.