Chine : les taxis électriques à la conquête de Pékin
Publié le 14 mars 2017 à 09h00 | La rédaction | 3 minutes
Très appréciée par les chauffeurs de taxis, la berline BYD e6 délivre une autonomie réelle de 200 km et peut faire le plein d’énergie en seulement 30 mn
La Chine poursuit ses efforts dans la lutte contre les effets délétères de la pollution atmosphérique. Dès cette année, le gouvernement central prévoit de remplacer par des véhicules électriques une partie de sa flotte de taxis qui roulent majoritairement à l’essence. La reconquête « verte » commence à Pékin, sa capitale.
Mégaprojet d’une valeur de 1,2 milliard d’euros
Une évolution au pas de charge. Alors que les victimes de la pollution aux particules se comptent par dizaines de milliers chaque année dans l’ex Empire du Milieu, la lutte contre ses effets toxiques sur la santé des habitants est devenue une priorité nationale pour l’Etat chinois. Dans cette optique, le gouvernement a exigé que tous les taxis à essence de sa capitale soient remplacés par des voitures électriques. Près de 70 000 taxis sont concernés par cette mesure qui prend effet dès cette année. Le coût du mégaprojet chinois devrait atteindre 1,2 milliard d’euros, d’après le journal National Business Dailly. Une partie du financement viendrait du gouvernement de Pékin, le reste étant à la charge des opérateurs de taxis de la ville.
Le défi des bornes de recharge
Les nuages de fumée toxique causées par le secteur industriel et celui des transports justifient amplement cette mesure drastique engagée par l’Etat chinois. Rien qu’en début d’année, la pollution a pris une ampleur telle à Pékin qu’elle a fini par causer l’annulation de plusieurs vols dans ses aéroports, ainsi que l’arrêt de son trafic de bus. La faute à une visibilité devenue inexistante en raison de l’épaisseur des nuages de fumée. Mais si le renouvellement de la flotte de taxis est perçu comme une étape nécessaire par les Pékinois, il reste à régler l’épineux problème des bornes de recharge électrique.
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Réseau électrique à adapter
Pour rappel, l’initiative du gouvernement chinois d’ajouter environ 200 taxis électriques à Pékin en 2014 avait suscité de nombreuses réactions de mécontentement. Cela, en raison du temps d’attente passé aux bornes de recharge des véhicules, un temps qui pouvait durer plusieurs heures, parfois jusqu’à six (selon les modèles). Un manque à gagner qui avait freiné la stratégie gouvernementale en 2014. L’arrivée de modèles électriques de nouvelle génération équipés d’un dispositif de charge rapide réduisant le temps d’attente à 30-40 minutes environ permettra de réduire le nombre de professionnels mécontents. Reste à adapter le réseau pour accueillir plusieurs milliers de bornes rapides et à s’interroger sur la provenance de l’énergie qui alimentera ces équipements.