Voiture électrique : la Chine s’ouvre à la concurrence
Publié le 26 janvier 2017 à 09h30 | Fabrice SPATH | 2 minutes
Avec près de 32 000 exemplaires écoulés en 2016, le SUV hybride rechargeable BYD Tang reste le modèle à motorisation « alternative » le plus vendu de Chine
Pour doper la compétitivité de ses constructeurs locaux et leur fournir des armes à l’export, le gouvernement chinois a durci les règles d’attribution des aides à l’achat pour véhicules électriques et hybrides rechargeables. Dans cette optique, Pékin autorise cette année l’importation des batteries Lithium-Ion d’origine sud-coréennes.
Premier marché mondial
Premier marché mondial pour la vente de véhicules à batteries rechargeables (507 000 unités vendues en 2016), la Chine est probablement aussi le pays qui a le plus dépensé en subventions. En quelques années, plusieurs milliards d’euros ont ainsi été investis dans les motorisations « alternatives » auxquelles Pékin croit fortement pour créer une filière industrielle durable et réduire les phénomènes de pics de pollution. Des constructeurs automobiles locaux qui ont longtemps bénéficié de généreux incitants parmi lesquels une aide à l’achat, une exemption de taxes ou encore un quota de plaques d’immatriculations dans les mégalopoles. Des dispositifs qui, en 2016, ont profité à quelque 2 193 modèles électriques et hybrides rechargeables.
Critères d’éligibilité durcis
Une manne financière qui, pour une poignée d’aigrefins, s’est apparentée à une nouvelle ruée vers l’or. Ces derniers profitant des subventions pour mettre sur le marché des modèles à batteries peu performants et en-dehors de toute norme de sécurité. Pour mettre fin à cette fraude, le gouvernement central a réduit cette année la liste des véhicules éligibles à seulement 185 modèles. Une liste établie par le Ministère de l’industrie et des technologies de l’information (MIIT) qui, selon l’agence de presse Reuters, sera réactualisée d’ici quelques mois. Pour atteindre les standards des constructeurs étrangers, Pékin a durci les critères d’éligibilité au nouveau dispositif d’aides tout en s’ouvrant à la concurrence.
Voiture électrique : quand la Chine s’inspire de la Californie
Favoriser la compétitivité
Jusqu’alors bannies par la Chine sur des critères de sécurité, les batteries Lithium-Ion de LG Chem et Samsung SDI contenant du nickel, du cobalt et du magnésium seront désormais autorisées sur le marché chinois. Une bonne nouvelle pour les équipementiers sud-coréens qui vise à doper le niveau d’exigence et la compétitivité des industriels chinois mais qui ne fait pas les affaires de ces derniers. Spécialisés dans les batteries Lithium fer phosphates, les industriels domestiques parmi lesquels la société Contemporary Amperex Technology (CATL) vont devoir cohabiter avec les nouveaux venus. Une saine émulation selon Pékin pour qui la concurrence leur fournira les armes nécessaires pour exporter à terme leurs modèles électriques et hybrides rechargeables.