Belgique : de nombreux hybrides rechargeables privés d’avantage fiscal

Publié le 11 décembre 2017 à 09h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes

Leader sur le marché belge des hybrides rechargeables, BMW estime que le ratio de 0,6 kWh / 100 kg est une décision arbitraire et injuste

A compter du 1er janvier 2018, la majeure partie des véhicules hybrides rechargeables nouvellement immatriculés en Belgique ne bénéficieront plus d’un quelconque avantage fiscal. Après plusieurs mois de tergiversations, le gouvernement Michel conditionne la déductibilité au ratio de 0,6 kWh / 100 kg.

 

Chasse aux « fausses hybrides »

La réforme de la fiscalité automobile tourne au mélodrame en Belgique. Annoncée au cœur de l’été dernier par un Premier ministre se dépêtrant tant bien que mal avec les termes de pollution au CO2 et de « fausses hybrides », cette réforme devait initialement réduire le taux de déductibilité des véhicules électriques dans le cadre d’une acquisition réalisée par une entreprise. Un mauvais signal, à l’heure où tous les pays voisins encouragent ce type de propulsion, via des aides directes (subventions) ou à l’usage (restrictions de circulation, …). Autre cheval de bataille évoqué par Charles Michel : supprimer les avantages dont bénéficiaient jusqu’alors les « fausses hybrides ».

 

Premier ratio de 1 kWh / 100 kg …

Si le premier volet a finalement été reporté, le second a progressivement rassemblé toute forme d’hybridation, allant de l’hybride léger 48 V à l’hybride rechargeable, en passant par le full hybride dont Toyota – qui au passage a installé son siège européen à Bruxelles – est le leader incontesté. Levé de boucliers de la part des industriels et premier revirement gouvernemental. Seuls les hybrides rechargeables seront concernés par la réforme via l’application d’un ratio de 1 kWh de batterie par tranche de 100 kg du poids à vide d’un véhicule. Autant dire qu’aucun modèle Plug-in ne pouvait plus prétendre à une quelconque aide.

 

… puis 0,6 kWh après contestations

Nouvelles contestations et nouveau revirement : cette fois, les hybrides rechargeables devront respecter le ratio de 0,5 kWh / 100 kg pour bénéficier de la déductibilité. Quelques semaines plus tard, ce même ratio que les acteurs du secteur pensaient être définitif passe à 0,6 kWh. Une décision arbitraire et injuste pour le patron de la filiale BMW qui, dans une interview à L’Echo, s’insurgeait que « personne ne sait d'où est sorti ce chiffre. Sur le marché actuel, seuls 4 modèles sont des "bons hybrides". Il s’agit d’une Kia Optima, d’une Mitsubishi Outlander, d’une Porsche Panamera ou d’une Audi Q7 e-tron, c’est incroyable ! ».

 

Une réforme qui profitera aux électriques ?

Une histoire belge qui ne se fini pas très bien pour la gamme eDrive de BMW – 3 445 unités immatriculées sur les 9 premiers mois de l’année – mais aussi pour les excellentes déclinaisons Plug-in Hybrid des Hyundai IONIQ, Kia Niro et Volkswagen Golf GTE. Un couac magistral lié pour grande partie à la méconnaissance politique des véritables enjeux en matière de réduction des polluants mais aussi des stratégies d’électrification mise en œuvre par la majeure partie des constructeurs. Une autre explication réside dans la baisse progressive de l’impôt belge sur les sociétés (ISOC) que le gouvernement cherche à compenser.

Pour sûr, le paysage des véhicules à très faibles émissions va être bouleversé l’an prochain. Sur les 10 premiers mois de l’année, la première électrique – une BMW i3 – ne s’est ainsi classée qu’en 8e position des meilleures ventes de véhicules à batteries rechargeables (source EV Sales).

 

 

Marque et modèle

Nombre d’immatriculations (janvier à octobre)

Mercedes-Benz GLC 350e

1 626

BMW X5 XDrive40e

1 245

Volvo XC90 T8

749

BMW 225xe

728

BMW 530e

705

BMW 330e

690

Porsche Panamera 4 E-Hybrid

555

BMW i3

519

Tesla Model S

499

Audi Q7 e-tron

497

 

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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