Paris : 4 500 bus diesel remplacés par de l’électrique en 2025

Publié le 24 mars 2016 à 11h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes

Ligne à vocation touristique, le Montmartrobus exploite depuis 2001 des bus électriques développés par le constructeur français PVI

En région Ile-de-France, la RATP et le Syndicat des Transports d’Ile-de-France (STIF) ont pour ambition de remplacer d’ici à 2025 l’intégralité de leurs 4 500 bus diesel par des bus électriques ou carburant au GNV. Les expérimentations débuteront dès le mois d’avril 2016 avant le lancement des premiers appels d’offres en 2017.

 

2025 : 80 % d’électrique, 20 % de biogaz

L’annonce faite au printemps 2014 par Pierre Mongin, l’ancien Président de la RATP, avait laissé sceptiques les industriels : la régie qui transporte chaque année quelque 3 milliards de passagers allait convertir massivement sa flotte de 4 500 bus diesel à l’électrique. Elisabeth Borne, son successeur, a confirmé cette ambition à l’occasion de la COP21 : en 2025, la RATP comptera 80 % de bus électriques et 20 % de bus carburant au biogaz (GNV non fossile). L’événement a également été l’occasion pour l’opérateur de présenter sur le Champs de Mars au grand public et à la presse les véhicules qui seront expérimentés dans les prochains mois. Baptisé "bus2025", le projet vise notamment à réduire significativement les émissions polluantes (NOx, particules fines, ...) issues de la combustion des moteurs diesel.

 

Bolloré et Heuliez expérimentent leurs bus dès 2016

Dès le mois d’avril, la ligne 341 reliant Charles-de-Gaulle Etoile à la Porte de Clignancourt accueillera progressivement 23 BlueBus. Conçus et produits en France par le groupe Bolloré, ces bus offrent une autonomie de 180 km, une capacité de 90 passagers et seront exclusivement rechargés la nuit au centre bus de Belliard. Un centre qui accueille déjà les Midibus électriques qui circulent notamment à Montmartre. A l’été 2016, ce sera au tour des lignes 21 et 147 d’accueillir les bus électriques GX 337 d’Heuliez Bus (groupe Iveco) eux aussi produits en France. Les véhicules de l’espagnol Irizar, du polonais Solaris et du chinois Yutong – associé à l’alsacien Dietrich Carebus – seront eux aussi testés avant la fin de l’année.

 

Effet de volume pour réduire le surcoût de l’électrique

Volonté affichée par le STIF : supprimer progressivement les bus diesel des réseaux franciliens. Pour la RATP, l’objectif du renouvellement de la flotte réside également dans la réduction de moitié de son bilan carbone. Après une première étape qui a vu l’intégration de bus hybrides diesel-électriques, une seconde phase (2015-2017) vise à expérimenter toutes les technologies « alternatives » en présence sur le marché et à préparer les centres bus à ces changements. A l’horizon 2018, les premiers appels d’offres seront lancés et la flotte de 4 500 bus intégralement renouvelée en 2025. En remplaçant massivement sa flotte, la RATP espère réduire le surcoût des bus électriques dont le prix moyen de 500 000 euros est deux fois plus élevé qu’un bus diesel.

Bus hybrides : un point sur les villes, constructeurs et technologies 

BIBERONNAGE : si l’équipementier ABB et son bus électrique TOSA étaient présents lors de la COP21, la RATP ne retiendra pas cette technologie. Imposant une recharge de 15 secondes tous les 4 arrêts, celle-ci nécessite un investissement important en infrastructure que ne souhaite pas réaliser l’opérateur de transports. Le TOSA est expérimenté avec succès à Genève depuis 2013.

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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