Berlin : pourquoi la Maire-adjointe roule en Lexus hybride ?
Publié le 29 octobre 2018 à 17h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes
Ramona Pop, la sénatrice de Berlin en charge de l’Économie et maire ajointe de la capitale, a récemment changé son véhicule de fonction. En troquant sa Mercedes Classe E 350e contre une Lexus GS 300h, elle a provoqué la colère de l’opposition. Explications.
Depuis la mi-octobre, Ramona Pop, la sénatrice et maire-adjointe (Bündnis 90 / Les Verts) de la ville de Berlin ne roule plus en Mercedes-Benz. Elle a en effet décidé de troquer sa Classe E 350e à motorisation hybride essence-électrique rechargeable contre une Lexus GS 300h à double motorisation hybride conventionnelle.
Selon la version officielle, alors que la première offrait une autonomie électrique d’une trentaine de kilomètres, elle ne disposait pas d’un système de chauffage d’appoint.
« À Berlin, on roule en BMW qui créé des emplois »
Le choix de cette femme politique née en 1977 à Timisoara (Roumanie) a provoqué la colère de l’opposition CDU (droite). Le député de la CDU, Christian Gräff, a ainsi déclaré au Berliner Morgenpost qu’ « En Bavière, un ministre n’aurait jamais eu l’idée de conduire un véhicule Daimler [maison-mère de Mercedes-Benz, ndlr]. Ici, vous achetez BMW. En tant que sénatrice de l'économie de la ville de Berlin, je pense que vous pouvez conduire un véhicule fabriqué par un constructeur qui crée des emplois dans la ville », faisant référence au site de Spandau qui assemble des deux-roues.
Interrogé par la Berliner Zeitung, Ramona Pop s’est contentée de déclarer que « L'industrie automobile allemande n'est [actuellement] pas en mesure de livrer un véhicule (…) de cette catégorie » dotée d’une motorisation hybride et d’un chauffage auxiliaire. Pourtant, BMW commercialise sa grande berline Série 5 avec une chaîne de traction hybride rechargeable baptisée 530e iPerformance.
Surprimes diesel : et si la France s’inspirait du modèle allemand ?
Contexte d’interdiction des diesel récents
Pour l’opposition, ce choix a surtout été dicté par des considérations politiques et non pratiques. Pour le député Christian Gräff, la nouvelle voiture de fonction doit faire passer un message aux constructeurs allemands mais aussi aux conducteurs de véhicules diesel.
Le groupe Toyota, propriétaire de la marque Lexus, soutient financièrement l’ONG Deutsche Umwelthilfe depuis plusieurs années. Une association qui attaque l’une après l’autre toutes les grandes métropoles du pays pour non-respect des valeurs limites admissibles pour les oxydes d’azote (NOx).
Une démarche qui a récemment abouti à l’interdiction des modèles diesel récents (avant 2015) de 14 artères principales de Berlin à compter de l’été 2019. Une décision prise par le tribunal administratif de la capitale qui suit celle, similaire, de la ville de Francfort-sur-le-Main, dans le Bade-Wurtemberg. Une région qui accueille à Stuttgart le siège du groupe Daimler.