En Ile-de-France, la conversion des bus diesel à l’électrique en sursis ?
Publié le 21 juillet 2017 à 07h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes
Les 4 500 bus diesel de la région seront-ils remplacés à 80 % par des bus électriques ? Si la RATP y est favorable, l’exécutif de l’ex STIF se montre beaucoup plus prudent
Le projet de conversion massive et rapide à l’électrique des quelque 4 500 bus diesel de la région Ile-de-France est partiellement remis en cause. En témoignent les récentes déclarations du directeur général d’Ile-de-France Mobilités (ex STIF) et le lancement d’une consultation en moyenne et grande couronne qui devrait faire la part belle au GNV.
Projet initial : 80 % d’électrique, 20 % de GNV
Le projet d’électrification de la flotte de bus diesel et hybrides de la région francilienne a-t-il du plomb dans l’aile ? A en croire les récentes déclarations de Laurent Probst, le directeur général d’Ile-de-France Mobilités (ex STIF), tenues devant l’Association des Transports d’Ile-de-France et relayées par nos confrères du site Ville Rail & Transports, la prudence est de mise. Une réserve déjà affichée en 2014 par les services techniques de la RATP, au lendemain de l’annonce de Pierre Mangin, alors Président de l’opérateur, concernant le remplacement intégral de ses 4 500 bus diesel et hybrides (diesel-électrique) par des bus électriques (80 %) et carburant au GNV non fossile (20 %).
Lancement d’un vaste appel d’offres fin 2017
Portés par l’ancien Président de région Jean-Paul Huchon et Pierre Serne – 2e vice-président de la région chargé des transports et des mobilités et 1er vice-président du STIF –, le projet « bus 2025 » est entré dans sa phase opérationnelle l’an passé avec la présentation au grand public et à la presse des premiers bus électriques sur le Champs-de-Mars (lire notre article à ce sujet). Et surtout avec le démarrage des tests grandeur nature, notamment sur la ligne 341 où 23 Bolloré Bluebus assurent le service entre Charles de Gaulle Etoile et la Porte de Clignancourt. Une expérimentation qui doit aboutir fin 2017 au lancement d’un vaste appel d’offres lancé à l’initiative de la RATP et l’autorité organisatrice des transports de la région. Fin 2018, ce ne seront pas moins de 6 lignes qui seront entièrement électrifiées.
Pas de préférence quant à la technologie au STIF
Si aucune délibération officielle n’a été publiée, le directeur général de l’ex STIF s’est toutefois montré sceptique quant à la conversion massive et rapide du parc actuel. Soulignant les difficultés liées aux infrastructures de charge mais aussi le surcoût des bus électriques dont le prix unitaire est deux fois plus élevé qu’un véhicule à motorisation conventionnelle, M. Probst a appelé à inverser les ratios et à donner la priorité au gaz naturel de ville (GNV). Une déclaration qui explique les démarches entreprises par Ile-de-France Mobilités qui, en parallèle de l’appel d’offres commun lancé en fin d’année avec la RATP, lancera plusieurs consultations sur la période 2019-2022 en moyenne et grande couronne. Avec cette fois-ci la volonté de tester plusieurs centaines de bus « alternatifs » parmi lesquels le bioéthanol, l’électrique et le GNV.