Voiture électrique : la concurrence s’organise autour des batteries

Publié le 02 septembre 2016 à 12h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes

Nissan et Tesla sont actuellement les deux seuls constructeurs à produire eux-mêmes les batteries Li-Ion

Moins chères et plus performantes, les batteries à technologie Lithium-Ion embarquées dans les voitures électriques et hybrides rechargeables font l’objet d’une âpre bataille. Les équipementiers asiatiques investissent massivement dans des unités de production pour répondre à la demande du marché.

 

Plus de 30 % du prix d’une électrique

Stratégique pour Nissan qui produit ses propres accumulateurs, secondaire pour Volkswagen qui, malgré les rumeurs de cet été, vient d’annoncer vouloir se concentrer sur son cœur de métier, accessoire pour Peugeot Citroën qui assemble en Espagne des batteries dont les cellules sont importées d’Asie : représentant plus du tiers du prix de vente final d’un véhicule électrique, la batterie fait l’objet d’une attention contrastée suivant les constructeurs. Seul le californien Tesla Motors a décidé d’investir 5 milliards de dollars avec son allié nippon Panasonic dans la construction d’un gigantesque site de production dans le désert du Nevada (Etats-Unis).

Voiture électrique : Samsung se lance avec retard dans la bataille

Grande comme 17 terrains de football dans sa première phase, la « Gigafactory » inaugurée fin juillet devra produire 35 GWh de petits accumulateurs cylindriques Lithium-Ion à l’horizon 2020 – soit une production équivalente à celle de 2013 à l‘échelle de la planète –, des piles qui intégreront les packs batteries de ses modèles électriques et serviront également aux dispositifs de stockage d’énergie stationnaire (PowerWall). Il est vrai que les ambitions du constructeur né en 2003 au cœur de la Silicon Valley sont hors-normes, Elon Musk son patron affirmant que sa firme produira dès 2018 quelque 500 000 véhicules électriques.

 

L’Europe, un marché d’avenir

En Europe aussi, de grandes usines de batteries vont sortir de terre dans les toutes prochaines années. En témoignent les discussions engagées par le sud-coréen LG Chem avec les autorités polonaises pour implanter rapidement un site de production. Son compatriote et grand rival Samsung SDI a aussi confirmé en ce début de semaine la construction d’un site équivalent dans l’agglomération de Budapest (Hongrie) et dont les premières batteries sortiront en 2018. Sur un marché européen de la voiture électrique et hybride rechargeable qui a crû de 21 % au premier semestre 2016 (à 91 300 unités), les équipementiers souhaitent se rapprocher de leurs clients.

2016 : le TOP 5 des voitures électriques en France

Au prochain Mondial de Paris (du 1er au 16 octobre), la bataille engagée par les fabricants asiatiques se cristallisera autour de nouveaux modèles rechargeables, dont l’Opel Ampera-e équipée d’un pack batteries LG d’une capacité de 60 kWh et la BMW i3 dotée d’un nouveau pack de 33 kWh fourni par Samsung. Mais les équipementiers historiques risquent également d’être concurrencés par les constructeurs eux-mêmes, notamment avec le projet d’un site de production commun à BMW, Ford et Jaguar Land Rover (JLR). Sous la contrainte des normes antipollution, le marché se développe et la technologie gagne en performances tout en réduisant ses coûts. En 2020, le prix du kWh devrait ainsi avoisiner les 120 dollars contre 250 dollars en 2012 et 550 dollars en 2008.

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



Laisser un commentaire