Porsche Taycan : l’électrique au service de l’emploi et de la rentabilité
Publié le 16 octobre 2018 à 09h00 | Mathieu PARAIN | 3 minutes
Avec le recrutement de 1 200 nouveaux employés et une marge brute de 15 % complétée par la vente de services numériques, la berline électrique doit assurer à Porsche un avenir à très faibles émissions
NOUVEAUTÉ - Première voiture électrique du constructeur, la berline sportive Porsche Taycan sera produite sur le site historique de Zuffenhausen à raison de 20 000 à 30 000 unités annuelles. La firme allemande a déjà recruté 1 200 employés pour ce programme et y investira 6 milliards d’euros.
« La Taycan sera l’un des plus grands créateurs d’emplois de l’histoire de Porsche ». Faite hier par Andreas Haffner, membre du directoire chargé des ressources humaines et des affaires sociales, la déclaration a de quoi laisser perplexe l’observateur qui, la semaine passée encore, entendait Herbert Diess, le patron du groupe Volkswagen, annoncé furieux que le durcissement des émissions de CO2 en Europe allait entraîner la suppression de quelque 100 000 emplois d’ici à 2030.
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Un avenir en hybride et en électrique
Confiant, le constructeur de la mythique 911 a pris part à la course à l’électrification dès la fin des années 2000, avec le lancement des versions hybrides des Cayenne et Panamera. Des déclinaisons à faibles émissions renforcées quelques années plus tard avec l’arrivée de la Porsche 918 Spyder et des versions hybrides rechargeables de la berline et du SUV. L’éclatement du scandale du Dieselgate a également joué en faveur cette mutation à marche forcée, aidé par les normes antipollution de plus en plus restrictives.
Attendu au second semestre 2019, son premier modèle électrique a nécessité le recrutement récent de 1 200 nouveaux employés. Des forces vives qui, combinées à un investissement total de 6 milliards d’euros, devront contribuer à électrifier la majeure partie de la gamme d’ici 2025. Soumis à des coûts de dépollution croissants mais aussi à des restrictions de circulation - y compris en Allemagne dans les villes de Hambourg, Stuttgart ou encore Berlin -, le moteur diesel a par ailleurs été définitivement abandonné le mois dernier.
Marge brute de 15 %
L’électrique ne devra pas seulement assurer un avenir à la marque mais elle devra aussi être rentable. Selon les premiers éléments communiqués hier, la firme de Zuffenhausen s’attend à dégager une marge brute de 15 % sur chaque Taycan commercialisée. Si le taux est bien inférieur aux bestsellers de la filiale du groupe Volkswagen, il devrait être compensé par la vente de produits et services numériques mais aussi par le service de charge à haute puissance en cours de déploiement par le réseau IONITY.
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Contrairement à Tesla qui s’est toujours refusé à en faire un centre de profit, Porsche facturera chaque session de charge réalisée par ses clients sur les 400 stations européennes du réseau IONITY. Une infrastructure capable de délivrer jusqu’à 350 kW de puissance, offrant à la Taycan un temps de charge réduit de 15 minutes (de 10 à 80 %).
Déclinée en trois niveaux de puissance et alimentée par une batterie 800 V d’une capacité totale de 95 kWh, la berline offrira environ 400 km d’autonomie WLTP. Les 100 premiers exemplaires destinés aux tests bénéficieront d’une nouvelle chaîne d’assemblage partiellement automatisée.