Véhicules électriques : bientôt des plaques vertes en France ?
Publié le 12 septembre 2018 à 17h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes
Destinées à stimuler les ventes de véhicules électriques, les plaques d’immatriculation vertes pourraient faire leur apparition au Royaume-Uni
Les plaques vertes ou autres plaques d’immatriculation distinctes équipent déjà les véhicules électriques en Norvège, au Canada, en Californie ou encore en Chine. Destinées à sensibiliser les automobilistes aux modèles à très faibles émissions polluantes et à doper leurs ventes, ces plaques pourraient prochainement faire leur apparition au Royaume-Uni. Une idée que la France pourrait adopter, en complément de la vignette CRIT’Air.
Pour stimuler les ventes de véhicules électriques, hybrides rechargeables et à hydrogène (pile à combustible), le gouvernement britannique réfléchit à instaurer un système de plaques vertes. Une annonce faite dimanche dernier, sur la recommandation de l’organisation Behavourial Insights dont la mission est d’améliorer les politiques publiques, les services gouvernementaux et, in fine, de faire économiser des fonds au gouvernement.
Soit à 48 heures du discours de Theresa May au premier sommet des véhicules « zéro émission » qui s’est tenu lundi et mardi à Birmingham et à Buckinghamshire durant lequel la Première ministre a annoncé un nouveau financement d’un montant de 106 millions de livres pour la Recherche et le Développement (R&D) concernant les véhicules électrifiés et les batteries de nouvelle génération.
Sensibiliser et sanctionner
Distribuées par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), les plaques vertes offrent notamment aux véhicules qui en sont dotés d’emprunter les voies réservées aux bus mais aussi d’être facilement identifiables par les forces de l’ordre sur les places de stationnement face aux stations de charge.
Dans la province qui a instauré l’an passé une loi « zéro émission », les véhicules thermiques ou non-branchés sont ainsi passibles d’une amende de 100 à 200 dollars. Un modèle que la Behavourial Insights souhaite partiellement transposer au Royaume-Uni, à un moment où les ventes de modèles électriques et hybrides ont y dépassé les 5,5 % des immatriculations au premier semestre.
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Plaques vertes et rouges ?
Interrogé par le quotidien The Guardian, un porte-parole de l'Association des transports environnementaux a confié qu’« une telle initiative devra faire honte aux conducteurs des véhicules les plus polluants ; un véhicule électrique ou à hydrogène pourrait porter une plaque verte, tandis que les véhicules les plus émetteurs devraient arborer une plaque rouge ».
Et le responsable de citer l’exemple français des vignettes CRIT’Air dont la mission principale est de distinguer les modèles les plus récents ou les moins émetteurs dans le cadre de la mise en place d’une circulation différenciée lors des pics de pollution.
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Un outil complémentaire en France
Si au Royaume-Uni, la décision d’instaurer des plaques d’immatriculation vertes n’a pas encore été arrêtée, ses promoteurs pointent un outil destiné à distinguer les modèles les plus vertueux, à sensibiliser les autres automobilistes, à faciliter le travail des forces de l’ordre dans le cadre des zones à circulation restreinte et, enfin, à stimuler leurs ventes dans le pays. Et dont la France pourrait s’inspirer pour compléter son dispositif, alors que les zones à restriction de circulation vont se généraliser et que les ventes de véhicules électriques stagnent à 1 % du marché.