Renault Twizy : bientôt un concurrent Peugeot à motorisation hybride ?
Publié le 07 décembre 2017 à 07h00 | Fabrice SPATH | 4 minutes
Capable de rouler jusqu’à 70 km/h en mode « zéro émission », le démonstrateur offre une autonomie totale de 300 km
Dans le cadre du consortium européen EU-LIVE, le groupe automobile français PSA a conçu un petit véhicule urbain à motorisation électrifiée dont le concept semble être un croisement entre un quadricycle Renault Twizy et un scooter BMW C1. Mode électrique en ville, mode hybride jusqu’à 300 km, habitacle biplace chauffé, encombrement réduit. Une étude séduisante dont on ignore si elle aura droit à la série.
L’électrification sous contrainte
En matière de mobilité à faibles émissions polluantes, PSA Group multiplie les annonces et affiche ses ambitions … parfois contradictoires. En septembre dernier, au salon de Francfort, son PDG Carlos Tavares évoquait la possibilité pour le marché naissant des véhicules électriques d’un « Electric Gate », référence au scandale du Dieselgate et ses moteurs diesels truqués (lire notre article). Une poignée de semaines plus tard, le même dirigeant scellait un partenariat avec le nippon Nedec, propriétaire de Leroy Somer. Objectif pour le groupe français : produire à partir de 2021 ses propres moteurs électriques. Une communication suivie aujourd’hui par une autre portant cette fois sur un petit véhicule à motorisation électrifiée.
Deux moteurs électriques et un monocylindre essence
Rassemblant 12 partenaires issus de 6 pays différents, le consortium baptisé EU-LIVE (Efficient Urban Light Vehicle) financé à hauteur de 6,7 millions d’euros par l’Union européenne et dont la mission est d’explorer la mobilité urbaine de demain a développé un très original et étonnant véhicule léger. Etonnant, parce que le véhicule « se positionne entre le monde des 2 roues et celui des 4 roues » mais aussi parce qu’il est animé par une chaîne de traction hybride rechargeable. Une chaîne composée de deux blocs électriques développant chacun une puissance de 8 kW installés dans les roues arrière et d’un monocylindre essence issu de la filiale Peugeot Scooter, désormais détenue à 51 % par l’indien Mahindra.
Vitesse maximale de 130 km/h
La feuille des spécifiques techniques est restée volontairement courte et aucune mention de la capacité de la batterie ou du temps de charge n’est faite. A moins que Peugeot Citroën estime que son système de freinage régénératif KERS développée par Elaphe et Brembo ainsi que sa batterie 48 V d’origine Samsung qui réinjecte l’énergie récupérée dans les moteurs électriques suffisent à justifier l’emploi du terme hybride rechargeable. Le consortium se contente de communiquer une autonomie combinée de 300 km, sans préciser la répartition entre électrique et hybride. Tout juste apprend-t-on via le communiqué du groupe que son véhicule à trois roues peut circuler en mode « zéro émission » jusqu’à la vitesse de 70 km/h et en mode essence-électrique jusqu’à 130 km/h.
Habitacle biplace fermé et chauffé
Passée la déception des caractéristiques techniques, l’étude dévoilée hier est plaisante à contempler. Portes cinématiques rotatives, habitacle fermé et chauffé, ceintures de sécurité et airbags, deux places façon tandem, le tout pour une empreinte au sol réduite (2,4 m de long pour 85 cm de large) : le concept est un croisement entre un quadricycle Renault Twizy à motorisation électrique et un C1, premier scooter carrossé imaginé par BMW. Sa silhouette rappelle celle de la défunte Lumeneo Smera tandis que son système d’inclinaison dans les virages fait penser au Toyota i-Road, deux autres véhicules légers à motorisations électriques. Le confort est aussi de série, le consortium précisant qu’un total de 13 brevets ont été déposés, notamment sur la suspension hydropneumatique.
Une version de série à quel prix ?
Inscrit dans la catégorie administrative L5e qui comprend les modèles à trois roues trois utilisables sur tout type de route dont la vitesse dépasse les 50 km/h, le démonstrateur hybride s’est aussi se montrer polyvalent. Enfin, ses utilisateurs habitués des deux-roues seront heureux de pouvoir se passer des habituels éléments de protection individuelle (casque, gants, veste ou tablier). Reste à savoir si PSA compte commercialiser dans les prochaines années ce véhicule et, surtout, à quel prix. Compte-tenu des innovations et équipements présents sur l’étude, il est fort à parier que son hypothétique version de série avoisinera les 15 000 euros.