Camions et poids-lourds : l’Europe veut une réduction de 35 % de leurs émissions

Publié le 23 octobre 2018 à 11h00 | La rédaction | 3 minutes

D’ici 2030, le Parlement européen souhaite réduire de 35 % les émissions moyennes de CO2 des camions et poids-lourds

D’ici 2030, le Parlement européen souhaite réduire de 35 % les émissions moyennes de CO2 des camions et poids-lourds. Une proposition faite par la Commission environnement qui sera soumise dès le mois prochain aux 28 gouvernements de l’Union qui devront trancher. Les discussions s’annoncent d’ores et déjà très difficiles.

Le Commission de l'environnement du Parlement européen a récemment affiché son soutien pour une baisse de 35 % des émissions de dioxyde de carbone (CO2) des poids-lourds d'ici 2030, avec un objectif de 20 % de réduction dès 2025, plaidant pour des mesures ambitieuses visant à limiter le changement climatique malgré les craintes sur la compétitivité de l'industrie automobile du Vieux Continent. Une démarche qui intervient quelques jours seulement après que les pays de l’Union européenne (UE) ont difficilement convenu d’une diminution des émissions des voitures particulières (VP) de 35 % d'ici la même année.

Pour Bas Eickhout, le député vert qui a piloté le projet de loi au Parlement, ces nouveaux objectifs envoient un signal clair sur la détermination des parlementaires à freiner le réchauffement climatique. Objectifs qui sont en effet plus stricts que ceux proposés par la Commission européenne en mai, qui avait alors préconisé une diminution de 30 % des émissions polluantes d'ici 2030 pour les camions. L’exécutif européen avait aussi recommandé une baisse de 15 % pour 2025, au lieu de 20 % à cet horizon.

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La moitié des autobus électriques en 2025 ?

La Commission de l’environnement souhaite par ailleurs que 50 % des nouveaux autobus vendus d'ici 2025 en Europe soient entièrement électriques. Pour l’ONG Transport & Environnement, ces mesures, si elles sont adoptées, devraient contribuer à la réalisation de l'objectif climatique de l'UE de réduire les émissions de gaz à effet de serre d'au moins 40 % par rapport aux niveaux de 1990, et ce d'ici 2030.

Le Parlement doit encore approuver la position de la Commission lors d'un vote le mois prochain. Ce n’est qu’après une telle approbation que les pourparlers avec les 28 gouvernements de l’Union sur une loi de réduction des émissions polluantes basée sur ces mesures pourront débuter, qui est l’objectif des députés ayant soutenu le durcissement des normes anti-pollution.

Des négociations que l’on pressent déjà comme très difficiles tant l’industrie automobile, l’une des plus importantes branches pourvoyeuses d’emplois en Europe, craint que l’instauration de règles plus strictes finisse par véritablement nuire aux intérêts du secteur. Appels répétés à la prudence et à la circonspection qui n’ont pas été jusqu’à présent entendus.

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Aveuglement ou conviction profonde ?

Dernier avertissement en date : celui d’Herbert Diess, le président du Directoire de Volkswagen, qui a prévenu que l’instauration de réglementations toujours plus dures pouvait détruire des centaines de milliers d’emplois en Europe au cours de la prochaine décennie. « Les constructeurs de camions devraient être récompensés pour des camions propres. L'Union européenne doit sortir de la voie lente pour devenir un pionnier de la protection du climat dans le trafic routier », a répondu M. Eickhout. Aveuglement ou conviction profonde ?



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