Paris : après le diesel, la capitale veut interdire les véhicules essence
Publié le 13 octobre 2017 à 11h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes
A l’horizon 2030, la ville de Paris ambitionne d’interdire l’accès de ses rues aux véhicules essence, 6 ans seulement après les modèles diesel
Après avoir programmé l’interdiction progressive des véhicules diesel en 2024, la ville de Paris s’attaque aux modèles à motorisation essence. Le Plan Climat de la capitale ambitionne en effet de leur interdire l’accès dès 2030. Au profit des vélos, des transports en commun et des véhicules électriques.
Interdiction définitive du diesel en 2024
Dix ans séparent l’objectif gouvernemental d’interdire la vente de nouveaux véhicules à combustion interne (diesel et essence) annoncé cet été par le ministre Nicolas Hulot et l’ambition des édiles de Paris de restreindre la circulation aux seuls modèles à très faibles émissions. Relayée mercredi 11 octobre par nos confrères de France Info, cette information ne vient que renforcer les mesures déjà entreprises et destinées à réduire la place de l’automobile dans la capitale. Voies express pour les vélos, circulation différenciée lors des pics de pollution (via CRIT’Air), aides à l’achat et à la recharge de voitures électriques, … Dès 2015, la municipalité a mis en œuvre un dispositif de restriction de circulation dont la mission est de bouter progressivement l’ensemble des modèles diesel hors de ses rues à l’horizon 2024.
60 % des Parisiens n’ont pas de voiture
Dans le cadre du Plan Climat de la ville, le maire-adjoint Christophe Nadjovski en charge des transports et de l’espace public veut désormais s’attaquer aux véhicules carburant au sans-plomb qui, dès 2030, ne devraient plus pourvoir accéder à Paris intra-muros. Une mesure qui ne touche qu’une minorité de Parisiens – 60 % d’entre eux n’ont pas de voiture – et cible essentiellement les automobilistes des petite et grande couronnes. En attendant la mise en place de cette nouvelle restriction de circulation, le sujet sera présenté en séance plénière aux alentours du 20 novembre prochain. Engagée dans une démarche de neutralité carbone à l’horizon 2050 – un engagement pris lors de la COP21 en 2015 –, la ville souhaite également profiter des Jeux Olympiques de 2024 pour lancer une grande opération de sensibilisation.
Electrification des transports
Décriée par les associations d’automobilistes, la mesure est toutefois considérée par M. Nadjovski comme « soutenable et crédible ». Ailleurs en Europe, des villes comme Oslo (Norvège) ou Londres (Royaume-Uni) ont entrepris des démarches similaires assorties de calendriers plus serrés. En France, le dispositif pourra compter sur l’ensemble des chantiers lancés autour du vélo, de l’électrification des transports (lire notre article au sujet de la RATP) et des aides à l’achat de véhicules électriques. Mais la mairie devra aussi s’atteler aux promesses non tenues en matière d’accès aux couloirs de bus pour les véhicules à très faibles émissions polluantes – un système controversé en Norvège – et à l’augmentation des tarifs de « recharge tiers » réalisée l’an passé par Bolloré (Autolib’). Autant de façons de convaincre les plus réticents de lâcher leurs véhicules à combustion.