Batteries électriques : Nissan échoue à vendre sa division à un fonds chinois
Publié le 03 juillet 2018 à 13h00 | Mathieu PARAIN | 2 minutes
Premier constructeur à produire ses propres batteries, Nissan a mis un terme aux négociations engagées avec le fonds chinois GSR
La vente d’Automotive Energy Supply Corp (AESC) au fonds d’investissement GSR Capital a été annulée par Nissan. Le groupe japonais déclare être à la recherche d’un nouvel acquéreur pour sa division de batteries électriques, dont le prix est estimé à 1 milliard de dollars.
Nissan a renoncé à vendre sa division de batteries électriques Automotive Energy Supply Corp (AESC) à la société GSR Capital. La firme automobile nippone d’expliquer que cette décision a été prise parce que le fonds d’investissement chinois n’avait pas réussi à rassembler les fonds nécessaires pour effectuer le rachat de son unité. Une information que GSR a refusé de commenter.
Nissan a donc mis un terme aux négociations avec celui-ci, le 29 juin dernier, ouvrant ainsi la porte à d'autres candidats potentiels sur un segment essentiel du marché des véhicules électriques. Pour rappel, c’est en août 2017 que le constructeur de Yokohama avait annoncé la cession de son activité de batteries électriques à GSR pour un montant non divulgué. Une source informée du dossier avait toutefois mentionné à l’époque un prix convenu d'un milliard de dollars.
Panasonic pas intéressé
Lundi, un porte-parole de Nissan a déclaré que la société avait toujours l'intention de vendre AESC, mais a refusé de dire si GSR faisant encore parti des acheteurs potentiels. Par le passé, Panasonic s’était montré particulièrement intéressé par une éventuelle acquisition de cette division de Nissan. Interrogé sur le sujet, Yoshio Ito, le directeur de l'activité automobile du groupe électronique nippon, a toutefois répondu que la probabilité d'un futur achat d’installations existantes d'un autre fabricant était très limitée. « Pour l'instant, nous ne sommes pas intéressés par l'acquisition d'un fabricant de batteries », a-t-il maintenu. Avec les sud-coréens LG Chem et Samsung SDI, et le chinois CATL, Panasonic figure actuellement parmi les plus importants fournisseurs de batteries au monde.
Technologie déjà désuète ?
Pour certains analystes, c’est la technologie de batteries proposée par Nissan, à base d'oxyde de lithium-manganèse, qui explique cette relative absence d’intérêt. Celle-ci offrirait selon eux un rendement inférieur comparé à ce qui est actuellement proposé sur le marché. « AESC n'a pas été en mesure d'augmenter la performance de ses batteries au niveau qu'elle espérait », regrette Yasuo Imanaka, analyste en chef chez Rakuten Securities. Qui ajoute : « A moins d'avoir une technologie qui se démarque, il pourrait être plus difficile de trouver un investisseur dans une opération comme celle-ci. »