NIO : les SUV électriques du chinois débarqueront en Europe dès 2021
Publié le 25 août 2020 à 07h01 | Mathieu PARAIN | 3 minutes
Dès le second semestre 2021, le chinois NIO importera en Europe une partie de sa gamme composée exclusivement de véhicules électriques
NOUVEAUTÉS - Le jeune constructeur chinois de voitures électriques NIO bouscule sa stratégie d’expansion internationale, après avoir enregistré une forte hausse de ses ventes au second trimestre. L’Europe devient un marché prioritaire pour l’industriel qui compte déjà à son catalogue trois SUV à batteries interchangeables. Les premières livraisons devraient intervenir au second semestre 2021.
Méconnu du grand public en Europe, le constructeur chinois NIO né en 2014 à Shanghai et spécialisé dans le développement et la production de véhicules électriques multiplie pourtant les coups d’éclats et les lancements produits depuis le 21 novembre 2016, date à laquelle sa maison-mère NextEV présentait en grande pompe à Londres (Royaume-Uni) la radicale supercar EP9 développant une puissance totale de 1 MW.
Trois SUV électriques au catalogue
Au printemps suivant, la jeune marque lançait dans l’ex-Empire du Milieu le SUV ES8 à batteries interchangeables avant de déployer 18 stations d’échange d’accumulateurs sur plus de 2 000 km d’autoroutes. Depuis, NIO a étoffé son catalogue avec deux SUV « zéro émission » supplémentaires, à savoir les ES6 et EC6 concurrents directs du Tesla Model Y.
Désormais, la première start-up de voitures électriques à capitaux chinois à être entrée à Wall Street ambitionne de commercialiser ses produits sur le Vieux Continent, et ce dès le second semestre 2021. Le PDG de la société, William Li, a ainsi annoncé que la marque devait être représentée sur les marchés mondiaux les plus importants d'ici 2024. Et sur notre contient, NIO devrait cibler quelques marchés prioritaires, à l’image de ce qu’a récemment entrepris Polestar.
Tarif attractif de 33 000 euros (hors batteries)
Un calendrier resserré pour l’Europe qui pourrait trouver son origine dans la croissance des ventes enregistrée en Chine au second trimestre. Par rapport à la même période de l'année dernière, les volumes de ventes ont ainsi augmenté de près de 190 %, tandis que le chiffre d'affaires a progressé de près de 150 %.
Sous nos latitudes, NIO pourrait proposer tout ou partie de ses modèles à des tarifs nettement inférieurs à ceux de la concurrence. En effet, grâce à son système d’échange et de location des batteries - un système imposé par Renault en France - opéré par sa filiale Battery Asset Company co-créée avec le compatriote CATL, leader mondial de la fabrication de cellules, l’ES6 est commercialisé en Chine à des tarifs respectifs de 33 420 euros (hors batteries) et de 41 970 euros (avec batteries), déduction faite des subventions locales.
En Chine, NIO fait renaître les stations d’échange de batteries électriques
L’avis de la rédaction
Fortement capitalisée et dotée de partenariats industriels solides, la jeune entreprise veut elle aussi profiter de l’engouement du marché européen pour la voiture électrique. Si on ignore quels pays et quels modèles seront concernés par le lancement au second semestre 2021, il est peu probable que la division locale opte pour le système d’échange de batteries, trop coûteux à déployer compte-tenu des volumes de ventes.
En revanche, la location de l’accumulateur pourrait être proposée. M. Li, le PDG de NIO, a ainsi récemment confié que sa société pense « qu’avec le [système, ndlr] Battery as a Service (BAAS), davantage de clients qui roulent actuellement en voitures thermiques envisageront de se tourner vers l’électrique. »
L’un des principaux avantages de ce dispositif mis en avant par le constructeur est l’assurance donnée aux clients de toujours disposer d’une batterie à la pointe de la technologie. Une stratégie gagnante pour Renault qui, hors commandes publiques, impose la location des piles sur sa citadine ZOE depuis 2013.