La Chine ouvre son marché au monde pour doper les ventes de voitures électriques
Publié le 25 septembre 2017 à 09h00 | Mathieu PARAIN | 3 minutes
Le gouvernement central plancherait sur un assouplissement de la législation concernant la production en Chine de véhicules électriques par des constructeurs étrangers
La Chine serait en train de discuter d'un plan permettant aux constructeurs automobiles étrangers de détenir à part entière des sociétés destinées à produire des véhicules électriques dans ses zones de libre-échange. Un assouplissement de la législation qui vise à doper les ventes de véhicules « zéro émission » dans le pays et d’interdire dès 2030 les véhicules thermiques.
Vers l’abandon de la règle dite des « 50-50 » en Chine
Si tel était le cas, il s’agirait d’une révision majeure d'un principe fondamental régissant la politique de l'industrie automobile du pays. En effet, depuis l’année 1994 qui a vu l’instauration par le gouvernement de l’époque de la règle dite des « 50-50 », aucun constructeur automobile étranger ne peut librement accéder au marché chinois sans mettre en place au préalable une joint-venture avec un partenaire local.L’idée était alors de permettre aux fabricants chinois, très en retard du point de vue technologique, de bénéficier d’importants accords de transfert de technologies en exploitant conjointement des usines avec des entreprises automobiles d’envergure mondiale telles que General Motors ou Volkswagen. Selon les industriels interrogés par Bloomberg, qui ont demandé à conserver l’anonymat, un tel changement de la politique commerciale de la Chine pourrait intervenir à partir de l’année prochaine.
Possibilité d’exploiter pleinement le marché automobile électrique chinois
L’assouplissement de la règle qui oblige les constructeurs étrangers à créer une coentreprise avec des partenaires locaux donnerait aux premiers la possibilité d’exploiter pleinement le marché chinois qui est devenu en moins de deux décennies le plus grand marché mondial automobile en termes de ventes. Réagissant à cette nouvelle, un porte-parole du groupe Volkswagen a déclaré qu’il se félicitait de toute initiative visant à libéraliser les marchés. Et d’ajouter cependant que la mise en place de nouvelles règles du jeu ne va pas avoir pour effet de modifier les accords de partenariat existants entre les constructeurs étrangers et locaux. Un représentant du groupe Ford a quant à lui affirmé qu'il était trop tôt pour spéculer sur un éventuel changement de politique du gouvernement central. Les représentants de BMW AG, Daimler AG, General Motors Co. et Tesla ont pour leur part refusé de commenter la nouvelle (pour aller plus loin, lire notre article Chine : les constructeurs appellent à un report des quotas).
« Le temps est venu pour la Chine d'éliminer ses revendications de coentreprise »
Un rapport publié par la Chambre de commerce américaine plus tôt cette année a dévoilé les multiples défis auxquels doivent faire face les entreprises étrangères qui veulent accéder au marché chinois. Il y est notamment souligné que les exigences de création de coentreprises « bloquent les opportunités pour les entreprises étrangères d'opérer sur ce marché ». Dans certains cas, indique le rapport, les règles « créent une exigence de transfert de technologie de fait pour le partenaire chinois comme condition préalable à l'accès au marché ». « Nous croyons que le temps est venu pour la Chine d'éliminer ses revendications de coentreprise sur l'ensemble de la fabrication automobile, y compris, mais sans s'y limiter, les véhicules électriques – et d'ouvrir l'ensemble du pays à des entreprises détenues en totalité par des capitaux étrangers » a déclaré Jeremie Waterman, président du China Center à la Chambre de commerce des États-Unis.