Après la Norvège, l'Irlande sera-t-elle le prochain paradis de l'électrique ?

Publié le 23 février 2018 à 07h00 | Mathieu PARAIN | 3 minutes

Dès 2019, les opérateurs de transport en commun ne devront qu'acheter des bus électriques

Le gouvernement irlandais a publié son nouveau plan de développement national. Baptisé « Project Ireland 2040 », celui-ci vise à transformer le pays en une économie à faible intensité carbone et dans lequel la mobilité électrique jouera un rôle capital.

 

L’Irlande va en effet rejoindre la liste des États qui ont annoncé une interdiction prochaine de la vente de véhicules thermiques sur leur territoire. Ce sera pour l’année 2030, soit dix ans plus tôt que le Royaume-Uni et la France. Une mesure pour le moins vigoureuse suivie par une autre qui le sera plus encore : à partir de 2045, les voitures à combustion interne, diesel et essence, n’auront plus le droit de circuler sur les routes irlandaises.

Les autorités politiques ambitionnent de transformer le pays en une économie véritablement sobre en carbone d’ici 2050. Une réorientation stratégique et politique pour laquelle devrait être mobilisée une enveloppe de 116 milliards d’euros. Dont 22 milliards qui seront consacrés à la lutte contre le réchauffement climatique, qui inclut les initiatives pour une mobilité moins émettrice en gaz à effet de serre. L’une d’elles prévoyant 500 000 véhicules électriques en circulation d’ici 2030, soit le tiers environ du parc automobile.

 

Nouvelles infrastructures publiques de recharge

Les transports en commun seront les premiers à être mis à contribution pour l’atteinte des nouveaux objectifs du gouvernement irlandais : les compagnies Dublin Bus et Éireann ne pourront plus acheter que des bus électriques à partir de l’année prochaine. Pour accompagner la mutation des transports et de la mobilité, un budget important sera consacré au développement de nouvelles infrastructures de recharge, élément clé dans la réussite du projet gouvernemental. Parmi les autres mesures décidées pour accélérer la transition vers une économie bas carbone, la fermeture de la centrale électrique au charbon de Moneypoint en 2025, le plus important émetteur de CO2 du pays.

 

Taxe pétrolière pour financer le programme

Pour financer son programme de 116 milliards d’euros, Dublin prévoit de réaffecter une partie des revenus issus de la taxe sur les produits pétroliers, qui est de 2 centimes d’euros par litre en Irlande. « Bien que l'Irlande soit clairement confrontée à une tâche très importante dans la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre, dont le profil actuel reflète la structure particulière de notre économie, des mesures peuvent être prises dès à présent pour permettre à l'Irlande de tirer parti des avantages considérables de la réalisation d'une économie à faible intensité carbone », a déclaré le gouvernement. Protection de l'environnement, sécurité énergétique, mais aussi création d'emplois verts et production alimentaire durable sont parmi les bénéfices attendus du nouveau plan.

Mathieu PARAIN

Passionné par les motorisations alternatives et attentif à l’impact des normes d’émissions sur le secteur automobile, Mathieu a débuté sa carrière de journaliste en Suisse avant de rejoindre la place de marché dédiée aux véhicules électriques et hybrides.



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