Voiture électrique : le pétrolier Shell déploie son réseau de charge
Publié le 30 janvier 2017 à 08h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes
Face à la croissance du parc de véhicules électriques, la firme anglo-néerlandaise souhaite équiper ses stations européennes d’infrastructures de recharge
Le groupe pétrolier anticipe la croissance du parc de véhicules électriques en Europe et s’apprête à installer ses premières bornes de recharge rapide dans ses stations. A l’image du français Total, la firme anglo-néerlandaise souhaite également bénéficier des opportunités commerciales issues de la création de nouveaux services.
Dans les pas du français Total
La fin des véhicules à combustion interne n’est pas pour demain. Et pourtant, les groupes pétroliers s’intéressent de très près aux énergies alternatives. A commencer par Total qui, sans enthousiasme et succès, avait déployé à Bruxelles dès le début des années 2010 des bornes de recharge rapide dans une poignée de stations. Un échec qui n’a pas empêché l’automne dernier son directeur Marketing et Services (M&S) de confirmer que l’entreprise née en 1924 installera progressivement des bornes rapides dans une grande partie de ses stations-services en France (lire notre article à ce sujet). Une façon de capter une nouvelle clientèle et de créer de nouveaux services (bureaux connectés, salle de repos, jeux pour enfants, …).
Pays-Bas et Royaume-Uni d’abord
Une stratégie que son concurrent anglo-néerlandais souhaite également adopter. Interrogé par le Financial Times, le patron de l’activité distribution a ainsi confirmé après les premières rumeurs de 2016 qu’une sélection de stations Shell recevraient d’ici la fin 2017 des bornes de recharge rapide. Et John Abbott de préciser que seuls le Royaume-Uni et les Pays-Bas, marchés domestiques du groupe, seront concernés par cette expérimentation. Un test qui devrait permettre à la « major » pétrolière de séduire les conducteurs de BMW i3, Kia Soul EV, Nissan LEAF, Renault ZOE, Tesla Model S et autres Volkswagen e-Golf et de les convaincre de revenir dans ses stations qui, pour l’occasion, devraient elles aussi être rénovées et proposer de nouveaux services.
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Accompagner la transition énergétique
Engagée dans la transition énergétique, la Royal Dutch Shell a par ailleurs récemment noué un partenariat avec le plus important producteur mondial d’éthanol (à base de sucre de canne) et fait également partie du consortium qui aura pour mission de déployer en Allemagne quelque 400 stations à hydrogène. Une diversification qui trouve sa source dans le dernier rapport annuel publié par l’Agence internationale de l’énergie (AIE) selon lequel le parc mondial de véhicules électriques et hybrides rechargeables comptera 30 millions d’unités en 2025 et 150 millions à l’horizon 2040 contre seulement 2 millions à fin 2016. Une révolution « silencieuse » qui pèsera sur la consommation mondiale de pétrole (1,3 million de barils par jour en 2040) et créera de nouvelles opportunités que Shell ne souhaite pas ignorer.