Bolloré : une borne de recharge tous les 40 km d’ici 2019
Publié le 06 février 2015 à 09h41 | Fabrice SPATH | 4 minutes
Premier opérateur national de bornes de recharge publiques, le groupe Bolloré installera 16 000 bornes sur 94 départements français
Déjà investi dans les solutions d’autopartage électrique en France et à l’International, le groupe Bolloré vient de préciser son plan de déploiement de 16 000 bornes de recharge pour voitures électriques et hybrides rechargeables. Intégralement financé par le groupe français, le projet nécessitera un investissement de 150 millions d’euros sur 4 ans.
Le premier opérateur national d’infrastructure de charge
Dans l’Hexagone, la course aux bornes de recharge pour véhicules électriques et hybrides rechargeables est lancée. Si les collectivités publiques et les acteurs privés – le constructeur Nissan en tête – ont déjà installé près de 10 000 bornes de recharge sur l’ensemble du territoire, la nomination des premiers opérateurs nationaux d’infrastructure de charge était attendue en ce début d’année. Le premier d’entre eux a très récemment obtenu l’agrément des Ministères de l’Economie et de l’Ecologie. Il s’agit du groupe Bolloré qui, sur 4 ans et moyennant un investissement de 150 millions d’euros, va déployer 16 000 bornes sur l’ensemble du territoire. Objectif : que tout utilisateur d’un véhicule électrique soit à moins de 40 km d’un point de charge.
Les bornes de recharge déployées par Bolloré seront produites sur le site de Besançon (Doubs) et le centre des opérations sera hébergé au siège de Bolloré Blue Solutions à Vaucresson (Hauts-de-Seine)
Un investissement de 150 millions d’euros financé par Bolloré
Intégralement financé par le groupe de Vincent Bolloré, le projet démarrera dans les prochains mois et sera complémentaire aux initiatives publiques et privées déjà entreprises. Installées en voirie, les bornes de recharge Bolloré seront exonérées de la redevance au titre de l’occupation du domaine public. Une mesure issue de la loi du 4 août 2014 qui exemptera les opérateurs nationaux de verser le moindre centime aux collectivités. Techniquement, Bolloré a opté pour des bornes intelligentes dotées d’un écran tactile facilitant le dialogue avec l’utilisateur et équipées d’au moins deux prises délivrant une puissance « normale » de 3 kW (charge intégrale en 6-8 heures) compatible avec tous les modèles du marché et une puissance « semi-accélérée ». Compatible avec quelques véhicules du marché – dont la BMW i3, la Nissan LEAF (en option) et la Renault ZOE –, cette dernière puissance permet de recouvrer environ 90 km d’autonomie en 4 heures.
Compatibles avec tous les véhicules électriques et hybrides rechargeables, les bornes Bolloré délivreront jusqu'à 7 kW de puissance (4 heures de temps de charge)
Des bornes « semi-accélérées » accessibles 24/24h
Si l’industriel français n’a pas souhaité installer des bornes de recharge rapide (80 % de l’autonomie recouvrée en moins de 30 minutes), il le justifie par sa volonté de ne pas déstabiliser les réseaux électriques lors des appels de puissance brutaux. Concernant l’accès et le paiement des charges, les utilisateurs du service disposeront d’une carte RFID valable sur les bornes du réseau – et à terme sur toutes les bornes publiques en France – ainsi que d’une assistance 24/24h (hotline téléphonique, application smartphone et site web). Premier opérateur de points de recharge en France, le groupe Bolloré a déjà installé environ 6 000 bornes essentiellement réparties entre la région Ile-de-France, le Grand Lyon et la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB). Trois territoires sur lesquels le français a déployé sa solution de véhicules en libre-service baptisée Autolib’ à Paris, Bluely à Lyon et Bluecub à Bordeaux.
A RETENIR : première société à obtenir l’agrément ministériel au titre d’opérateur national d’infrastructure de recharge publique, le groupe Bolloré devrait être très prochainement suivi par la Compagnie Nationale du Rhône qui souhaite installer 46 bornes de recharge le long du Rhône. Les 16 000 bornes qui seront déployées par Bolloré sur deux phases (jusqu’à fin 2016 puis jusqu’au 30 juin 2019) concerneront près de 4 000 communes réparties sur 94 départements en France métropolitaine. Selon l’industriel français, la création de ce réseau créera 100 emplois.