Nicolas Prost : « L’âge d’or de la Formule 1 a vécu » (Formule E)

Publié le 23 avril 2016 à 08h14 | Fabrice SPATH | 4 minutes

Nicolas Prost et Sébastien Buemi au Village Renault situé sur l’Esplanade des Invalides, à Paris

A l’occasion de la 7e manche du championnat international de Formule E qui se tient aujourd’hui au cœur de Paris, Nicolas Prost s’est confié à une poignée de journalistes. BreezCar était présent pour recueillir les confidences de celui qui pilote désormais une monoplace électrique au sein de l’écurie e.dams Renault.

 

ePrix de Paris : 23 avril, à 16 heures aux Invalides

Véritable vitrine en faveur de la voiture électrique, l’ePrix qui se tient ce samedi 23 avril à Paris est un évènement unique en son genre. Sur un circuit de 1,9 km tracé autour de l’Hôtel des Invalides, 18 monoplaces s’élanceront à 16 heures dans le cadre de la 7e manche du championnat de Formule E. Incongru dans une ville qui a déclaré la guerre l’automobile individuelle il y a plusieurs années déjà, l’événement n’a pu avoir lieu que grâce à la spécificité des véhicules de 890 kg engagés dans la course : ils sont 100 % électriques ! Engagée dans une vaste offensive en faveur des véhicules électriques – autopartage Autolib’, scooters CityScoot, bornes de recharge BElib’, vélos électriques pour les agents, … –, la capitale n’a donc pas renié ses convictions en accueillant la première manche européenne de la seconde saison de Formule E.

 

L’électrification grandissante du sport auto

Engagé dans l’écurie e.dams Renault en compagnie du Suisse Sébastien Buemi, le Français Nicolas Prost a été interrogé hier, à moins d’une heure seulement de sa première découverte du circuit … à pied. Les 18 pilotes des 9 écuries ne découvriront réellement le circuit au volant de leur monoplace que ce matin, à l’occasion des essais qualificatifs. Avant cette 7e manche, les compétiteurs ont dû se contenter du simulateur. Interrogé au Village Renault installé sur l’Esplanade des Invalides, Nicolas Prost nous a confié que la Formule E est une discipline à part dans le monde des sports automobiles. Si les pilotes s’habituent progressivement à une électrification grandissante des véhicules – notamment avec le récupérateur d’énergie KERS en F1 ou la motorisation hybride en LMP1 –, ils doivent « gérer de nouveaux paramètres dont les circuits urbains qui sont très techniques » et aux portions parfois irrégulières et bosselées.

 

Améliorer les véhicules électriques de série

Autre nouveauté pour les pilotes : l’optimisation de la consommation d’énergie. A chaque tour, les pilotes sont coachés à distance par les ingénieurs pour mieux anticiper le freinage, mieux récupérer de l’énergie cinétique sur ces phases et donc augmenter l’autonomie de leur monoplace. D’une durée de 60 minutes, la course est ponctuée à mi-parcours par un changement de monture, la batterie de la première ne permettant pas de terminer l’épreuve. Selon Nicolas Prost, « la première saison a été une bonne surprise du point de vue de la fiabilité et de l’amélioration » des technologies. Pour cette seconde saison, les « écuries peuvent désormais modifier la chaîne de traction des monoplaces » conçue et produite par le spécialiste Spark Racing Technology. Bloc moteur, transmission et onduleur peuvent donc être transformées, à condition de ne pas dépasser les 200 kW (270 ch) de puissance.

Formule E : tout savoir sur l'ePrix de Paris (+ vidéo) 

Rééquilibrage entre les différentes disciplines

Selon Nicolas Prost, les « transferts de technologie de la Formule E » vers les véhicules électriques de grande série seront nombreux dans les 5 prochaines années. Les évolutions sur le bloc moteur, la transmission, l’électronique de puissance, le dispositif de récupération d’énergie ou la batterie permettront d’ici la fin de la décennie d’améliorer l’autonomie des véhicules de Monsieur Tout-le-monde. A ce sujet, le pilote confie qu’à cette date, « la batterie permettra aux monoplaces de réaliser toute la course » sur une seule charge, sans changement de monture à mi-parcours. A la question « Prenez-vous du plaisir à conduire une monoplace électrique ? », la réponse de Prost junior est limpide : la difficulté des circuits tracés en centre-ville associée à l’optimisation permanente de la consommation et l’amélioration des technologies en font une discipline où l’on prend du plaisir. Selon lui, « l’âge d’or de la F1 a vécu » au profit d’un rééquilibrage entre la Formule E, les 24 Heures du Mans et les Rallyes ». Si l’avenir n’est pas encore écrit, l’ePrix de Paris est déjà un succès en termes de fréquentation : les 15 000 billets ont tous été vendus ! 

Galerie de photos

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



Laisser un commentaire