Voiture hybride rechargeable : comment ça marche ?

Publié le 07 février 2017 à 18h00 | Fabrice SPATH | 4 minutes

Leader en France sur le marché des hybrides rechargeables, la Volkswagen Golf GTE s’est écoulée à 1 060 unités l’an dernier

En croissance de 28 % l’an passé en France, le marché des véhicules hybrides rechargeables se porte bien. Bonus écologique, fiscalité attractive pour les sociétés ou encore offre élargie en concessions en font des modèles de plus en plus prisés par les automobilistes en quête de consommations et d’émissions polluantes réduites. Explications sur leur fonctionnement et leurs principaux avantages.

 

Généreux incitatifs

Quel point commun existe-t-il entre la compacte Volkswagen Golf GTE, le SUV Volvo XC90 T8, le monospace compact BMW 225xe et la berline Kia Optima PHEV ? Tous sont animés par une double – voire triple – motorisation hybride rechargeable. Une spécificité qui, dans la majeure partie des pays qui ont mis en place des aides à l’achat pour les véhicules les moins polluants, leur accorde quelques privilèges. En France, ces modèles bénéficient ainsi d’un bonus « écologique » de 1 000 euros, d’une prime à la conversion de 2 500 euros supplémentaires (sous réserve de mettre à la casse un vieux véhicule diesel) et d’une exonération partielle ou totale de la TVS pour les entreprises. Des avantages qui, combinés à une offre devenue pléthorique dans les concessions, ont dopé leurs ventes sur le territoire.

 

Recharge sur source externe

En 2016, près de 6 500 véhicules hybrides rechargeables ont ainsi été immatriculés en France. Des ventes en croissance de 28 % par rapport à l’année précédente mais qui restent en-deçà des niveaux observés sur le marché des électriques purs qui ont enregistré près de trois fois plus de mises à la route sur la même période. Un moindre engouement qui s’explique notamment par une aide à l’achat devenue moins généreuse au fil des ans (vs 6 000 euros pour un modèle électrique) et par des tarifs élevés liés une technologie coûteuse. Rapidement adoptée par les marques premiums pour réduire les émissions polluantes de leurs gammes, la technologie appelée Plug-in Hybrid se distingue de sa cousine conventionnelle (hybride non rechargeable) par la présence d’une batterie de plus grande capacité rechargeable sur une source d’énergie externe.

Double motorisation

Sous le capot d’une hybride rechargeable, le moteur essence ou plus rarement diesel – seuls le SUV Audi Q7 e-tron et le break Volvo V60 PHEV en sont dotés – est associé à un bloc électrique. Alimenté par une batterie Lithium-Ion d’une capacité moyenne de 9 kWh (1 kWh sur une hybride classique), ce dernier offre une autonomie réelle de 30 à 40 km en mode « zéro émission » jusqu’à la vitesse maximale de 120 ou 130 km/h. Au-delà ou lorsque le conducteur sollicite plus fortement la pédale de droite, le moteur thermique se met en route et les deux blocs fonctionnent de concert pour réduire la consommation. Et pour gagner encore davantage en efficacité, les constructeurs ont généralement fait le choix d’intégrer des blocs 3 ou 4 cylindres turbo.

 

L’exemple de la Golf GTE

Sur la Volkswagen Golf GTE, le moteur essence 1,4 TSi de 150 ch est ainsi associé à un bloc électrique de 102 ch. Piloté par une boîte automatique à double embrayage et à 6 rapports (DSG6), l’ensemble développe une puissance cumulée de 204 ch (les deux moteurs ne développant pas leur pleine puissance au même régime). Alimenté par un accumulateur d’une capacité de 8,8 kWh, le moteur électrique offre jusqu’à 40 km d’autonomie réelle sur cette seule énergie. Pour optimiser sa consommation, le véhicule propose 4 modes de fonctionnement qui peuvent être sélectionnés depuis la console centrale :

  • EV pour une conduite 100 % électrique
  • Hybrid pour une gestion automatique des deux énergies
  • Charge pour recharger la batterie via le moteur essence (surconsommation de 3-4 l/100 km)
  • GTE pour délivrer toute la puissance des deux moteurs


Volkswagen Golf GTE : quelle consommation sur 1800 km d’autoroute ? 

Consommation au quotidien

A la différence de la compacte de Wolfsburg qui se contente d’une traction (aux roues avant), le Volvo XC90 T8 Twin Engine offre une architecture différente. Grâce à un second moteur électrique installé sur le train arrière, le SUV suédois est doté d’une transmission intégrale « électrique » (sans arbre mécanique reliant les deux essieux). Les deux modèles se rejoignent à nouveau sur la charge de la batterie qui nécessite environ 2h30 sur une borne de recharge publique ou résidentielle (Wallbox) délivrant une puissance de 3 kW et 3h30 sur une prise de courant classique.

Un autre avantage des modèles hybrides rechargeables réside dans leur capacité à réaliser la majorité des trajets domicile-travail en mode « zéro émission » et donc de se contenter d’un appétit réduit en carburant fossile. Lors d’un essai longue durée effectué au volant d’une Golf GTE sur ce type de parcours (55 km quotidiens), la consommation moyenne s’est établie à 2,3 l/100 km. Une performance intéressante qui rend cette version plus compétitive (38 600 euros, bonus déduit) que son équivalente diesel GTD (38 740 euros).

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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