Controverse : une étude dénonce les émissions de CO2 des véhicules électriques
Publié le 16 juillet 2017 à 09h00 | La rédaction | 3 minutes
Sans prendre en compte les émissions de CO2 de la production de gasoil, une récente dénonce la pollution liée aux batteries des véhicules électriques
Des chercheurs de l’IVL Swedish Environmental Research Institute ont démontré dans une récente étude très controversée que les véhicules électriques sont nettement plus polluants que les véhicules à motorisation thermique.
Un véhicule électrique est plus polluant qu’un diesel âgé de 8 ans
Une étude menée par des chercheurs suédois révèle qu'en termes d'émissions de CO2, une voiture avec un moteur à combustion interne (essence ou diesel) peut rouler pendant huit ans avant d'atteindre la même charge de pollution qu'un véhicule électrique neuf disposant d’une batterie de 100 kWh. Autrement dit, un modèle électrique n’ayant pas le moindre kilométrage à son compteur est plus polluant et nocif pour l’environnement qu’un diesel ou une voiture à essence de 8 ans d’âge.
Publiée dans Ingeniøren, une revue qui ne dispose pas d’un comité scientifique de lecture, l’étude de l’équipe suédoise de l’IVL, qui est en réalité une méta-étude, effectue une analyse des principales publications sur le cycle de vie des véhicules électriques, et s’intéresse en particulier au processus de production de leurs batteries, qui est reconnu depuis plusieurs années déjà comme étant problématique pour son impact sur l’environnement.
1 kWh de capacité de stockage libère plus de 150 kg de CO2
La production d’accumulateurs requiert en effet l’usage d’énergie dont les sources ne sont pas nécessairement renouvelables. Les détracteurs des véhicules électriques pointent à l’envie et jusqu’à satiété cette faille, qu’ils considèrent comme une incorrigible défaillance. Les chercheurs de l’IVL vont renforcer leur conviction et leur donner de l’eau au moulin, car, selon la conclusion de leur nouvelle étude, la production d’1 kilowattheure (kWh) de capacité de stockage a nécessité jusqu’à récemment l’usage de sources d’énergies polluantes qui libèrent entre 150 et 200 kg de CO2 dans l’atmosphère.
Cela signifie concrètement qu’une Tesla Model S et une Nissan LEAF, qui ont respectivement des batteries de 100 kWh et 30 kWh, ont – en raison des processus liés à production de leur batterie – généré respectivement 17,5 tonnes de CO2 pour le modèle américain et 5,3 tonnes pour le modèle nippon. Et cela sans tenir compte du processus de recyclage en fin de vie (pour aller plus loin, découvrez l'étude comparative menée par l'ADEME entre un diesel et une électrique).
Les émissions de CO2 de la production de gasoil pas comptabilisées
Toujours selon les chercheurs de l’IVL, entre 10 à 20 % des émissions de CO2 libérées durant la production des accumulateurs de véhicules électriques sont causées par l'extraction de matières premières, à l’instar du lithium et du cobalt. C’est le traitement de ces matières premières, et le processus-même de fabrication des batteries qui s’en suit, qui sont responsables à 80 % de la libération du CO2. Sans jamais évoquer les émissions de CO2 liées à l’extraction, le raffinage et le transport du carburant fossile …
Pour diminuer les impacts environnementaux des modèles électriques, les auteurs de l’étude recommandent de ne pas acheter une voiture électrique avec une batterie plus importante que nécessaire, sans toutefois préciser ce qu’ils entendent par « plus importante que nécessaire ». Ils recommandent aussi que les batteries soient fabriquées avec de l'électricité qui soit sans émission ou à faible émission de carbone, à l’image de ce que Tesla réalise dans sa première Gigafactory. Ils soulignent enfin la nécessité de compléter l'étiquetage carbone des véhicules avec des informations sur leur fabrication et leur traitement en fin de vie.