Essai Toyota Yaris Hybrid : un succès plus que mérité (+ photos)
Publié le 19 juin 2016 à 13h00 | Jean-Christophe LEFEVRE | 4 minutes
En France, plus d’un acheteur sur deux de la citadine produite à Valenciennes opte pour la double motorisation essence-électrique
Près de la moitié des ventes de Toyota Yaris dans l’Hexagone se fait en hybride, un succès plus que mérité pour cette citadine polyvalente fabriquée en France. Mais c’est aussi une surprise car l’hybridation est proportionnellement plus chère sur une petite voiture et la sobriété à l’usage n’est pas forcément aussi importante par rapport à la version, essence, a fortiori diesel. Pourtant, au quotidien, cette Yaris HSD apporte elle-aussi les avantages attendus par l’hybridation. Essai et explications par Jean-Christophe Lefèvre.
Véritable sobriété en ville
Toyota déroule l’hybridation de ses véhicules avec succès et la Yaris y a eu droit lors du lancement de cette nouvelle génération en 2012 et restylée en 2014. C’est même à se demander si la petite Aygo pourrait y avoir droit à son tour un jour ! Si ce dernier point n’est pas à l’ordre du jour, c’est bien parce que sur les petites voitures, l’hybridation n’est pas forcément aussi rentable que cela par rapport à une version équipée d’un petit moteur essence moderne, aussi sobre, propre, léger et performant. A titre de comparaison, la Yaris 1.0 l essence de 69 ch, certes moins performante et moins chère (15 200 euros en 5 portes, série spéciale France), ne consomme que 4,3 l/100 km (6,0 l dans la vraie vie) alors que la Toyota Yaris Hybrid est officiellement à 3,3 l mais à 5,0 l en circulation mixte réelle pour un prix de 18 990 euros (5 portes, finition France).
Pourtant, les ingénieurs et responsables du produit et des ventes n’ont pas hésité lorsqu’il a été question de développer l’hybridation de la Yaris fabriquée à Valenciennes dans le Nord sur la base de la solution technique de l’Auris mais dans une version allégée de 20 %, soit un poids total de l’hybridation de 201 kg.
On retrouve aussi le 4 cylindres essence 1.5 l dans une puissance de 75 ch et un couple de 111 Nm aidé par un moteur électrique de 61 ch et 169 Nm, les deux cumulés offrant au maximum 100 ch. Lors du restylage de la Yaris en 2014, quelques réglages électroniques et une optimisation des composants hybrides ont permis de baisser la consommation et les émissions de CO2 qui sont passées respectivement de 3,5 /100 km à 3,3 l et de 79 g de CO2 à 75 g / km. La batterie logée classiquement sous la banquette arrière pèse 80 kg et cette Yaris Hybrid dépasse donc la tonne à vide, c’est beaucoup mais incontournable pour qui veut rouler en hybride. Malgré ce poids relativement élevé pour une citadine polyvalente, les performances sont plutôt bonnes et les reprises excellentes, le tout avec une belle linéarité due à la « boîte » automatique de type CVT (variation continue).
Conduite zen
A condition de ne pas trop enfoncer l’accélérateur, on peut rester sur le moteur électrique jusqu’à 50 km/h pendant quelques centaines de mètres. Ensuite, l’effet de patinage et de moulin à café n’est pas trop gênant lors de la mise en marche du moteur essence et, dans la circulation en accordéon des zones urbaines, on peut réussir à se déplacer en silence et avec souplesse. Ceci est particulièrement appréciable en ville où toute agressivité disparaît au volant au profit d’une conduite apaisée et « zen ». En revanche, on pourra se passer d’enclencher le mode « Eco » qui est censé diminuer de 10 % la consommation de carburant mais s’avère trop pénalisant en performances.
Le restylage très réussi de 2014 s’est accompagné d’un recalibrage des suspensions qui offrent un peu plus de souplesse sur le train arrière pour un meilleur confort dynamique. Le train avant se montre de son côté toujours aussi précis et l’assistance à la direction (électrique bien entendu) réduit tout effort au braquage. Dommage tout de même que le diamètre de braquage (11,24 m) empêche de faire demi-tour dans une rue et oblige parfois à s’y reprendre pour manœuvrer.
Toyota Yaris Hybrid : moins chère à l’usage que le diesel (étude)
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Bien repositionnée en 2014 avec un restylage réussi, un intérieur mieux dessiné avec des plastiques plus valorisants et une mise à niveau technique de l’ensemble hybride et des réglages du châssis, cette Toyota Yaris Hybrid devient quasiment incontournable lors du choix d’une petite voiture polyvalente à environ 20 000 euros. La version diesel n’a quasiment plus de raison d’être même si sa sobriété et sa valeur de revente peuvent encore séduire les professionnels et sociétés qui déduisent la TVA du gazole (jusqu’à quand ?). La version essence ne peut faire valoir que son prix mais pas sa sobriété alors que cette hybride est très bien positionnée en prix et en coûts d’usage. En plus d’apporter le plaisir et la tranquillité de conduite en mode électrique. Un choix qui concerne déjà et à juste titre un acheteur sur deux en France d’une Yaris.