Essai Nissan e-NV200 (2015) : 7 places pour les taxis (+ photos)
Publié le 25 juillet 2015 à 13h21 | Fabrice SPATH | 7 minutes
Avec plus de 500 unités écoulées en 12 mois, le Nissan e-NV200 fait aussi bien que la berline compacte LEAF lors de sa première année de commercialisation en France
Second véhicule électrique de Nissan, le ludospace e-NV200 s’enrichit d’une variante 7 places destinée aux taxis/VTC, aux hôtels pour assurer leurs transferts gares/aéroports ainsi qu’aux familles nombreuses. Essai détaillé entre l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle et le centre de Paris.
Nissan accompagne ses clients électriques
Avec plus de 185 000 voitures électriques commercialisées depuis 2009 et l’introduction de la berline compacte LEAF au Japon, Nissan est passé leader sur ce marché en croissance. Présent sur 31 pays en Europe avec une part de marché « électrique » estimée à 25 %, le constructeur nippon dispose actuellement de deux modèles à batteries rechargeables : la LEAF et, depuis l’été 2014, l’utilitaire/ludospace e-NV200. Pour accompagner ses clients particuliers et professionnels, la firme de l’Alliance a installé sur ses propres fonds plus de 2 050 bornes de recharge rapide sur le Vieux Continent. En France, les accords passés avec les enseignes Auchan, BP-Delek, Ikea ou encore Cora ont permis le déploiement de 250 bornes de ce type (80 % de l’autonomie recouvrée en moins de 30 minutes).
Une motorisation issue de la Nissan LEAF
Présenté à la presse il y a tout juste un an à Barcelone, le Nissan e-NV200 était jusqu’à présent disponible dans deux versions : utilitaire et ludospace 5 places appelé Evalia. Dérivé du modèle thermique élu Fourgon International de l’Année 2010, le ludospace ne profitait pourtant pas de la variante 7 places au catalogue du NV200 diesel. Un an après le début de sa commercialisation dans l’Hexagone, Nissan a entendu les critiques des essayeurs et des professionnels en ajoutant une troisième rangée de sièges. Cette nouvelle variante reprend la chaîne de traction de la Nissan LEAF, à savoir un bloc électrique délivrant une puissance de 109 ch (couple max de 254 Nm) alimenté par une batterie à technologie Lithium-Ion d’une capacité de 24 kWh. Sa vitesse est limitée électroniquement à 123 km/h et son autonomie est annoncée à 167 km selon le très favorable cycle NEDC.
Cibles : priorité aux taxis/VTC et aux navettes
En déclinant son NV200 électrique dans une version 7 places, Nissan cible trois types de clients :
- les taxis et VTC qui, sur la région Ile-de-France, ne parcourent en moyenne que 200 km chaque jour
- les hôtels pour le transfert de leurs clients vers les gares et les aéroports
- les familles nombreuses
Produit unique sur le marché, le Nissan e-NV200 7 places s’offre une configuration 2 + 3 + 2 places avec un volume de coffre de 440 litres les 7 sièges en place, de 870 litres avec les 2 sièges arrière rabattus, de 2 940 litres lorsque les 2 rangées sont rabattues. Grâce à un astucieux système de fixation, les deux sièges arrière se fixent sur les parois latérales et la banquette 3 places centrale se replie vers les sièges avant. Si l’accès à la troisième rangée est facilitée par la présence de deux portes latérales coulissantes (de série), l’espace aux jambes est limité et ne convient pas à des passagers de grande taille.
Habitabilité et équipements de série au top
Disponible dans une seule version baptisée Connect Edition, le ludospace électrique Nissan e-NV200 Evalia 7 places offre une dotation de série très complète : climatisation automatique, sièges avant chauffants (en tissu noir et non plus beige), régulateur de vitesse, feux et essuie-glace automatique, système de navigation spécifique CARWINGS (indiquant notamment les points de charge), Bluetooth, connecteur pour charge rapide en moins de 30 minutes, câble de charge long de 6 mètres pour se brancher sur une prise de courant domestique, … Si le conducteur est choyé par les équipements et par la position de conduite haute, les passagers ne sont pas oubliés. Ces derniers profitent de sièges plutôt confortables ainsi que de diffuseurs à air conditionné intégrés dans les portes latérales. Seuls bémols : l’absence de pompe à chaleur qui vient dégrader l’autonomie lorsque la climatisation ou le chauffage est en marche, les fenêtres arrière hautes quasi-fixes – claustrophobes s’abstenir – qui obstruent une partie du champ de vision ainsi que les plastiques durs utilisés sur la planche de bord.
Autonomie : 240 km avec une charge rapide intermédiaire
Pour cet essai réalisé en ce début juillet caniculaire entre l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle et le centre-ville de Paris (90 km parcourus), le Nissan e-NV200 7 places a été mis à rude épreuve. Climatisation à fond et bouchons nombreux en raison des départs en vacances, le ludospace électrique s’est montré agréable à conduire dans cet environnement peu accueillant. La position de conduite haute associée à la caméra de recul de notre version d’essai (en option) rendent les manœuvres faciles et ce malgré un gabarit imposant (4,46 mètres). La seule critique se concentre sur son confort de roulement relativement sommaire (ressorts à lame sur le train arrière) qui trahit ses origines utilitaires. Pour le reste, le e-NV200 se conduit et s’apprécie comme une voiture électrique classique. Silence et douceur de fonctionnement réduisent le stress au volant (efficacité prouvée dans les bouchons de Gennevilliers). De retour à l’aéroport, l’ordinateur de bord indiquait 30 km d’autonomie restante. Soit une autonomie de 120 km pour notre parcours mixte voie rapide/ville. Loin des 170 km NEDC annoncés mais suffisant au quotidien pour les chauffeurs de taxis. A condition de pouvoir faire le plein sur une borne de recharge rapide …
e-NV200 : seul utilitaire à accepter la charge rapide
Sur le sujet de la recharge des véhicules électriques, Nissan fait véritablement la différence face à ses concurrents. Seul ludospace électrique 7 places du marché, le e-NV200 Evalia est aussi le seul utilitaire/ludospace à batterie qui accepte la charge rapide. Concrètement, grâce aux bornes de recharge rapide installées par Nissan sur les stations-services du périphérique et celle de Paris intra-muros (15e arrondissement), les propriétaires du e-NV200 peuvent recharger leurs véhicules en moins de 30 minutes. Cerise sur le gâteau : grâce à une carte d’accès dédiée (le « Zero Emission Charge Pass powered by Kiwhi Pass »), ces derniers auront accès aux bornes gratuitement et durant toute la durée de détention du véhicule. En régions, les bornes rapides installées sur les parkings des enseignes Auchan et Ikea (entre autres) offrent le même service. Une prestation utile pour qui veut parcourir de longues distances ou réaliser une charge intermédiaire (pour les taxis et les VTC notamment). Sur une prise de courant classique, le temps de charge grimpe à 12 heures. En option (420 euros T.T.C.), le ludospace peut recevoir un chargeur 6,6 kW réduisant le temps de charge à 5 heures environ.
Bilan de l’essai, tarifs et avantages
Produit unique sur le marché, le Nissan e-NV200 a été convaincant lors de notre essai et devrait l’être plus encore à l’usage par les professionnels. Autonomie réelle comprise entre 120 et 150 km – suivant type de parcours et style de conduite –, recharge facilitée grâce aux bornes rapides, habitabilité généreuse, position de conduite surélevée, silence et douceur de fonctionnement, … Affiché 640 euros de plus que la version 5 places, le tarif de l’Evalia 7 places démarre à 30 870 euros avec une riche dotation de série. Concernant l’achat ou la location de la batterie, Nissan laisse le choix à ses clients comme à son habitude. Le prix de la location débute à 88 euros T.T.C. par mois (pour 10 000 km annuels). Pour ce véhicule, le bonus « écologique » s’élève à 6 300 euros et, en prime, les professionnels sont totalement exonérés de la taxe sur les véhicules de société (TVS). Enfin, ces derniers pourront librement circuler au volant de leurs véhicules électriques lors des pics de pollution et des mesures de circulation alternée. Pour les familles, c’est une autre paire de manche : son autonomie moindre que celle d’une LEAF combinée à la faiblesse du réseau de bornes de recharge rapide sur les autoroutes – il faudra attendre fin 2015 – ne séduiront vraisemblablement que peu de particuliers. Dommage …