Mercedes C 350e : essai de la berline hybride rechargeable (+ photos)
Publié le 03 octobre 2015 à 10h07 | Fabrice SPATH | 6 minutes
Seule la trappe de recharge distingue la variante hybride rechargeable de la Classe C de ses sœurs thermiques
Deuxième voiture hybride rechargeable du constructeur, la Mercedes-Benz Classe C 350e est disponible en variantes berline et break. Animée par un groupe essence-électrique de 279 ch, la C 350e combine performances et sobriété grâce à une batterie Lithium-Ion rechargeable sur secteur. Premier essai au volant de la berline en Allemagne.
Objectif de l’étoile en 2017 : 10 modèles hybrides rechargeables
Après le vaisseau amiral Classe S, c’est au tour de la familiale Classe C de passer à l’hybride rechargeable. Indispensable pour réduire les émissions moyennes de CO2 de leurs véhicules lourds et puissants, la technologie prend de l’ampleur dans les catalogues des constructeurs automobiles allemands. Sur le seul segment D, les déclinaisons Plug-in chez BMW et sa Série 330e, Volkswagen et sa Passat GTE, Audi et son A4 e-tron ont ou vont très prochainement faire leur apparition. Chez Mercedes-Benz, la Classe C sera très prochainement rejointe par les SUV GLE (ex Classe M) et GLC (ex GLK). A fin 2017, le constructeur à l’étoile disposera pas moins de 10 modèles animés par un groupe hybride essence-électrique dont la batterie est rechargeable sur une source d’énergie externe (prise de courant domestique ou borne de recharge). Objectif : passer sous la barre des 95g de CO2/km émis par l’ensemble des modèles commercialisés au 1er janvier 2021.
Une puissance cumulée de 279 ch et une prise de charge
Extérieurement, rien ne distingue la Mercedes Classe C 350e de l’une de ses sœurs thermiques essence ou diesel. Et pourtant, à y regarder de plus près, on aperçoit une trappe située sur le pare-chocs arrière (sous le feu droit) qui donne accès à une prise de charge. Remplacée par un petit « e », l’appellation « Plug-in Hybrid » des salons ou des modèles de présérie a disparu. Discrète, la C 350e l’est également dans l’habitacle où seul le combiné d’instrumentation spécifique (avec jauge de puissance) et le bouton de sélection des différents modes de conduite hybride trahissent la présence d’une double motorisation. Sous le capot en revanche, la différence avec la C 250 essence est plus flagrante. Si le moteur essence 4 cylindres 2.0l turbo de cette dernière est conservé (211 ch), un bloc électrique de 86 ch fait son apparition. Piloté par une excellente boîte de vitesses automatique à 7 rapports, l’ensemble développe une puissance cumulée de 279 ch pour un couple « camionesque » de 600 Nm.
Une autonomie électrique réelle de 25 km
Alimenté par une batterie Lithium-Ion logée sous le plancher du coffre arrière, le moteur électrique permet de parcourir une vingtaine de kilomètres sur cette seule énergie (jusqu’à la vitesse de 130 km/h). D’une capacité de 6,4 kWh, l’accumulateur offre toutefois moins d’autonomie en mode électrique sur la Classe C 350e que sur la Volkswagen Passat GTE (40 km pour 9,9 kWh). Rechargeable en 3 heures sur une prise de courant domestique ou en 1h45 sur une borne de recharge délivrant une puissance de 3 kW, la batterie ampute malheureusement le volume du coffre arrière (335 litres sur la berline et 350 litres sur le break, soit 145 litres de moins par rapport aux versions thermiques). Comparé à la C 250 essence, le poids de la version hybride rechargeable est supérieur de 250 kg (1780 kg sur la balance). Seule consolation : la batterie est garantie 6 ans ou 100 000 km.
Au volant : agrément de conduite et motricité à toute épreuve
Au volant, la Mercedes Classe C 350e s’avère très plaisante à conduire : les accélérations sont linéaires et l’amortissement piloté offre un comportement dynamique. Grâce à une excellente répartition des masses et à un centre de gravité bas, la berline hybride rechargeable se montre joueuse en conduite sportive. Dignes d’une petite GTi, les performances ressenties par le conducteur sont à la hauteur des chiffres annoncés : le 0 à 100 km/h est exécuté en 5,9 s (6,2 s sur le break) et la vitesse maximale culmine à 250 km/h. Seul bémol : le peu de noblesse de la sonorité émise par le 4 cylindres essence. L’ajout d’un générateur de son virtuel à l’image de la Volkswagen Passat GTE délivrant dans l’habitacle la sonorité d’un bloc 5 cylindres aurait été le bienvenu. Pour autant, le bloc essence sait se montrer silencieux et le roulage en mode électrique est extrêmement reposant tout en offrant une puissance et un couple suffisant pour circuler en toute sécurité sur tous types de parcours. Enfin, l’excellente suspension pneumatique Airmatic offre à la Classe C 350e confortable, y compris sur chaussées dégradées.
FOCUS : la pédale d’accélérateur est équipée d’un dispositif à retour d’effort. La pédale créée ainsi un point de résistance en mode électrique pour éviter le réveil du bloc essence au-delà de 130 km/h ou lors d’un appel à la puissance trop important. En mode Hybrid, la pédale émet également une double impulsion pour inciter le conducteur à lever le pied et ainsi profiter de la fonction roue-libre et ménager la consommation.
Une consommation mixte réelle de 6l/100 km
Au volant, 4 modes de conduite sont sélectionnables depuis la console centrale : l’E-Mode (mode 100 % électrique), le mode Hybrid (gestion automatique des deux énergies), le mode E-Save (conserve l’autonomie de la batterie) et le mode Charge (le bloc essence recharge la batterie). Annoncée à 31 km selon le très favorable cycle NEDC, l’autonomie en mode électrique oscille entre 20 et 30 km en réalité (suivant type de parcours, de conduite et l’utilisation des auxiliaires climatisation/chauffage). Concernant la consommation, inutile d’espérer atteindre les 2,1l/100 km dans la vraie vie (sauf si vous ne roulez que très majoritairement avec le mode électrique). Lors de notre parcours mixte de 200 km, la Classe C hybride rechargeable a consommé 6,4l/100 km. En mode économique, il est possible de passer sous la barre des 6 litres. Et si la capacité du réservoir a été amputée de 15 litres en raison de l’ajout de la batterie (50l vs 65l), l’autonomie totale de la C 350e dépasse tout de même les 800 km (sans recharge intermédiaire).
Tarifs, fiscalité et concurrence
Commercialisée depuis le printemps 2015, la Mercedes-Benz Classe C 350e affiche des tarifs premiums. Disponible à partir de 50 300 euros (bonus « écologique » de 4 000 euros déduit), la berline est prioritairement destinée aux flottes d’entreprises. Avec ses 48g de CO2/km (49g sur le break), la familiale est totalement exonérée de taxe sur les véhicules de société (TVS). Déclinée en trois niveaux de finition (Executive, Executive Business et Fascination), la 350e voit rapidement son tarif flamber si l’acheteur décide de piocher dans la longue liste des équipements en option. Face à elle, la Volkswagen Passat GTE est une excellente alternative. Moins prestigieuse, la berline de Wolfsburg affiche une puissance de 219 ch et est également disponible dans une variante break SW. Chez BMW, la Série 3 hybride rechargeable – une propulsion comme la Mercedes – rejoindra les concessions européennes au premier trimestre 2016. Au sein du catalogue du constructeur de Stuttgart, la Classe C 250 essence en finition Executive s’affiche à partir de de 45 250 euros (malus de 150 euros inclus).