Toyota Prius : la berline hybride à l’essai

Publié le 25 juillet 2013 à 06h59 | Fabrice SPATH | 6 minutes

Commercialisée à plus de 3 millions d’unités, la Toyota Prius est dotée d’une grande habitabilité et d’une motorisation hybride peu gourmande en carburant

Lancée en 1997 au Japon, la première voiture hybride de grande série Toyota Prius connaît 16 ans plus tard un indéniable succès commercial. Cette troisième génération, restylée au printemps 2012, combine une personnalité plus affirmée et une technologie hybride très aboutie. Commercialisée à plus de 3 millions d’unités dans le monde, la Prius est disponible en France au prix de 25 828 euros et profite pleinement du bonus écologique gouvernemental. Essai complet à son volant …

 

Une personnalité plus affirmée

16 années et 3 générations après le lancement de la première version, la Toyota Prius Hybrid a été commercialisée à plus de 3 millions d’unités dans le monde (lire notre article à ce sujet). Leader de la motorisation hybride – technologie appelée Hybrid Synergy Drive ou HSD chez Toyota –, le premier constructeur mondial a adopté une stratégie de diversification de son modèle phare. La gamme Prius est aujourd’hui composée de 3 modèles en Europe : la berline, la berline rechargeable Prius Plug-in Hybrid, le monospace 7 places Prius + (découvrir l’ensemble de la gamme). Sur le continent nord-américain, un 4e modèle s’est associé à la gamme : la berline compacte Prius C (non commercialisée sous nos latitudes).

Le restylage de cette 3e génération, intervenu au printemps 2012, a considérablement renforcé le capital sympathie de la Prius auprès des acheteurs. Son dessin plus dynamique et plus moderne tranche avec les lignes de la précédente version, en marge des tendances du moment. Même si la berline reprend la silhouette mono-volumique de son prédécesseur, elle affiche une impression de modernité soulignée par des surfaces plus lisses, des optiques plus acérées, des jantes au dessin retravaillé ainsi que par des feux arrière « cristal ». Ces nouveaux atouts ont permis à la première voiture hybride d’être vendue à plus de 1,8 million d’exemplaires depuis juillet 2009, date de sortie de la Prius 3e du nom.

 

La motorisation hybride selon Toyota

Visionnaire et opportuniste, le premier constructeur mondial dispose d’une avance technologique forte sur les moteurs hybrides. En 2013, 14 % de la production mondial de Toyota est équipée de la technologie HSD (lire notre dossier Voiture hybride : comment ça marche ?). La Prius embarque donc 3 moteurs :

  • un moteur thermique essence 1,8 l VVT-i 4 cylindres développant 98 ch
  • deux moteurs électriques développant au total 80 ch




En puissance cumulée, la berline hybride dispose de 136 ch. Le principe de fonctionnement est commun à tous les modèles de la marque équipés de cette technologie : les moteurs électriques, alimentés par une batterie installée sous le plancher du coffre, permettent de mouvoir le véhicule sur 2-3 km à une vitesse maximale de 50 km/h en mode 100 % électrique. Idéal pour les environnements urbains – les flottes de taxis des grandes villes s’en équipent lors des renouvellements –, ce système fait intervenir le moteur thermique essence lorsque la batterie est déchargée ou lorsque le conducteur sollicite une forte accélération. Les batteries du véhicule sont rechargées via l’énergie cinétique récupérée lors des phases de freinage et par le moteur thermique.

 

Un habitacle soigné et une habitabilité supérieure

Dans l’habitacle, plusieurs changements sont à noter par rapport à la génération précédente : la garde au toit et l’espace aux jambes progressent considérablement, favorisant le confort des passagers. Dans le coffre, même son de cloche : le volume augmente pour atteindre une capacité de 445 litres. Modulable, le coffre peut atteindre un volume total de 1 120 litres une fois la banquette arrière 2/3 1/3 rabattue. Seul bémol : le plancher haut du coffre ne facilite pas son chargement.

L’habitacle soigné de la Toyota Prius dispose d’une console centrale originale en forme d’arche, de multiples petits espaces de rangement. La modernité de l’ensemble est renforcée par le système d’affichage tête haute – appelé Head-up display – et la console dotée du System Touch Tracer. Ces deux éléments distillent au conducteur des informations sur la vitesse, la consommation ou les données de navigation. Quant à l’affichage central, celui-ci permet à tous les occupants du véhicule de visualiser les flux d’énergie du système hybride (charge de la batterie, action du moteur électrique, …). Seul bémol : les plastiques, de qualité très inégale, nuisent à l’aspect « premium » du véhicule. Leur assemblage est toutefois exemplaire.

 

De grandes aptitudes routières

L’excellente position de conduite de la Prius, confortée par une place importante pour les genoux, renforce le confort d’utilisation de la technologie hybride. Le conducteur desserre le frein à main électrique et profite de l’assistance automatisée au parking (IPA) facilitant la gestion du braquage lors des manœuvres de stationnement. En ville, les premiers kilomètres se font dans un silence assourdissant. Lorsque le groupe motopropulseur est sollicité par de fortes accélérations, le moteur thermique se met en route sans à-coups. Toutefois, malgré ses 136 ch et son couple électrique de 207 Nm, ne considérez pas la Prius comme une sportive. La douceur de la transmission à variation continue CVT (boîte automatique) est renforcée par une excellente insonorisation.

Aux feux tricolores, aucune vibration n’est perçue lorsque le moteur essence se coupe ou redémarre. Le double freinage – moteur électrique et freins à disques – permet de recharger la batterie embarquée. L’alternance de fonctionnement électrique thermique associée à une conduite en souplesse favorise une consommation réduite de l’ordre de 3 l/100 km. En usage quotidien, sans adopter un mode éco-conduite, la Prius se contentera de 4 à 4,7 l en usage urbain. Sorti de la ville, le conducteur profite des aptitudes routières de la Prius sur routes de campagne, voies rapides et autoroutes. L’assistance de direction électrique combinée à un train avant très précis et à des liaisons au sol retravaillées font de la Toyota Prius un véhicule hybride agréable à conduire au quotidien. En-dehors des zones urbaines et péri-urbaines, l’hybride dispose d’une consommation mixte réelle de 4,7 l/100 km. Sur autoroute, la consommation de 5 l/100 km est supérieure à une berline diesel.

 

A partir de 25 828 euros (bonus déduit)

Avec ses 89 grammes de CO2 émis par kilomètre parcouru, la Toyota Prius hybride profite d’un bonus écologique de 2 322 euros minimum (découvrir notre dossier sur les aides à l’achat). Adaptée à un usage quotidien, la berline dispose de 3 modes de conduite :

  • Eco avec une consommation réduite de 10 à 15 %
  • EV pour un mode électrique (jusqu’à 3 km et à une vitesse maximale de 50 km/h)
  • Power qui rend l’accélérateur plus réactif (ne constitue pas un mode Sport)


La technologie HSD profite également d’un système de récupération de chaleur à l’échappement qui permet de réduire les consommations et émissions du moteur à froid. En option, la Prius peut recevoir un système de préconditionnement de l’habitacle – mise en route de la ventilation activable à distance – via des panneaux solaires installés sur le toit de la berline.

La Toyota Prius abat le 0 à 100 km/h en 10,4 secondes et dispose d’une vitesse de pointe de 180 km/h. La berline, dotée d’une fiabilité exemplaire (Entretien d’une voiture hybride : quels coûts ?), est commercialisée à partir de 25 200 euros, bonus de 2 800 euros déduit. Disponible en 5 versions et deux monte-pneumatiques (15 et 17 pouces), découvrez toutes les caractéristiques de la voiture hybride la plus vendue au monde.

Galerie de photos

Les plus

  • une référence culturelle incontestable
  • une fiabilité exemplaire et une motorisation "robuste"
  • une garantie des batteries extensible jusqu'à 10 ans
  • une excellente polyvalence et une consommation maîtrisée

Les moins

  • un design plus dynamique mais toujours assez consensuel
  • une boîte "automatique" qui désapprouve les fous de la pédale de droite
  • le plancher haut du coffre (chargement difficile pour les éléments lourds et encombrants)
  • des plastiques de qualité très inégale dans l'habitacle

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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