Bornes de recharge : les « mauvais » élèves en France
Publié le 10 février 2015 à 09h36 | Fabrice SPATH | 3 minutes
Deux bornes de recharge rapide installée par la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) à Bourg-lès-Valence (non financées par le dispositif d’aide piloté par l’ADEME)
Avec le soutien financier de l’Etat, les collectivités françaises déploient de vastes réseaux de bornes de recharge publique pour voitures électriques et hybrides rechargeables. Pourtant, même si les pouvoirs publics subventionnent jusqu’à 50 % les installations depuis 2012, certaines zones n’ont pas encore publié leurs plans de déploiement.
Nord-Ouest : élève modèle en matière d’infrastructure de charge
Chaque semaine ou presque apporte son lot d’annonces sur les infrastructures de charge publique. Très attendues par les utilisateurs de voitures électriques et hybrides rechargeables, les bornes de recharge font l’objet d’un ambitieux programme gouvernemental. L’Etat, les régions, les départements, les communautés d’agglomérations ou urbaines, les villes, … Tous les échelons administratifs sont mobilisés pour doper les ventes de modèles à batteries rechargeables en France. Tous, vraiment ? Malgré les aides, il existe aujourd’hui des zones « blanches » que le dernier recensement de l’ADEME a mis en évidence. Si le grand quart nord-ouest fait figure d’élève modèle, les régions Champagne-Ardenne et Provence-Alpes-Côte-D’azur (PACA) sont à la traîne.
Les initiatives privées Bolloré et Nissan non comptabilisées
Si la carte de l’ADEME recensant les projets de déploiement d’une infrastructure de recharge est exhaustive, elle ne met en évidence que les principaux projets éligibles au dispositif d’aide au déploiement. Par ailleurs, les déploiements à l’échelle d’une communauté d’agglomération par exemple sont peu mis en valeur sur une carte nationale. Enfin, concernant les initiatives privées telles que celles menées par le groupe Bolloré via ses services d’autopartage à Paris, Lyon et Bordeaux (environ 6 000 bornes de recharge), elles ne sont pas comptabilisées. Encore moins les 250 bornes de recharge rapide déployées par le constructeur Nissan sur les parkings des enseignes Auchan, Ikea, …
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Régions Champagne-Ardenne et PACA : des zones « blanches » ?
Parmi les régions qui n’ont pas encore manifesté d’intérêt quant au dispositif ADEME : la Champagne-Ardenne et la Provence-Alpes-Côte-D’azur (PACA). Sur la première région, seul le département de l’Aube (10) a démarré une réflexion autour de la création d’une infrastructure de charge publique. En PACA, hormis les initiatives menées à Aix-en-Provence, Marseille et Nice, la région compte l’une des plus faibles densités en bornes de recharge de France. Seul le département du Var (83) a manifesté un intérêt quant à un déploiement ultérieur. Très récemment, les Hautes-Alpes ont annoncé leur intention de déployer 200 bornes d’ici 2016. En Auvergne, le Puy-de-Dôme (63), le Cantal (15) ainsi que la Haute-Loire (43) sont vierges de tout déploiement départemental. Même constat en Dordogne (24), dans les Landes (40), le Gard (30) et les Pyrénées Orientales (66).
BON A SAVOIR : financé par le Programme d’Investissements d’Avenir (PIA), le dispositif d’aide au déploiement d’infrastructures de recharge pour les véhicules électriques et hybrides prend en charge jusqu’à 50 % des investissements liés à l’acquisition, le raccordement et l’installation d’une borne de recharge (découvrez tous les détails sur ce dispositif). Au 5 janvier 2015, ce dispositif géré par l’ADEME a déjà permis de financer une quinzaine de projets représentants plus de 5 000 bornes.