Après-vente : l’électrique engendrera une chute de la facturation

Publié le 30 mai 2018 à 09h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes

Selon une étude espagnole, l’électrification du parc automobile aura pour conséquence la chute de 70 % des facturations liées à la mécanique et à l’entretien

ETUDE – L’électrification croissante du parc automobile impacte déjà les concessions. Selon une étude espagnole, les ateliers enregistreront même une chute de 70 % des facturations liées à la mécanique et à l’entretien.


La voiture électrique va-t-elle détruire des dizaines de milliers d’emplois dans le monde ? Oui, à en croire une étude reprise par le Président américain Donald Trump et les certitudes du représentant syndical du groupe sud-coréen Hyundai Motor. Une nouvelle étude commandée par l'Observatoire de l'après-vente de Faconauto, fédération espagnole qui défend et représente les intérêts des concessionnaires, risque d’apporter un peu plus d’eau au moulin des détracteurs des motorisations électriques et hybrides rechargeables.

Les concessions ont déjà consenti de lourds investissements pour accueillir les véhicules électrifiés dans leurs showrooms et ateliers. Des investissements devenus incontournables avec l’électrification grandissante du parc et les plans produits de plus en plus ambitieux des constructeurs. Rien qu’en France, le gouvernement table sur un objectif de 600 000 véhicules électriques et 400 000 hybrides rechargeables en circulation dans le pays à l’horizon 2022.

 

Entre 15 et 35 % d’électriques en 2030

Chez nos voisins espagnols, Faconauto estime qu’ « une présence accrue de voitures électriques en Espagne pourrait entraîner un effondrement de 70 % de la facturation liée à la mécanique et à l'entretien, tandis qu'elle n'affecterait pas les activités carrosserie et peinture. » Le scénario de l’étude table sur 35 % de modèles électriques en circulation en 2030, 15 % seulement si les batteries n’auront pas bénéficié de progrès significatifs. Une chute du chiffre d’affaires qui s’explique notamment par :

  • l’absence d’embrayage et d’huile moteur
  • un moins grand nombre de pièces en mouvement
  • une meilleure longévité des plaquettes de freins (lié au système de récupération d’énergie cinétique)
  • l’absence de boîte de vitesses et de système de dépollution (vanne EGR, FAP, …)

 

Investissements et adaptation

Et nos confrères de L’Argus de rappeler l’une des conclusions de l’étude Deloitte publiée en avril selon laquelle « certains constructeurs automobiles ont déjà évalué un impact négatif lié aux véhicules électriques de 50 à 70 % sur le panier moyen de dépense par an de leurs clients. » Autre sujet d’inquiétude : la généralisation de la conduite semi ou totalement autonome qui aura pour conséquence la chute du taux d’accidents et donc celui des frais de réparation. Une baisse du chiffre d’affaires qui sera en partie compensée par une inflation de 40 % de ces frais liée à une complexité accrue.

Une opportunité selon la vice-présidente de la fédération, Marta Blàzquez, pour qui « les concessionnaires ont le temps, l'intelligence et l'expérience pour s'adapter à une réalité qui comportera des risques mais aussi de très bonnes opportunités pour leurs affaires. »

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.



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