Voitures hybrides et électriques : pas assez bruyantes ?
Publié le 21 avril 2014 à 10h20 | Fabrice SPATH | 3 minutes
Renault ZOE, la citadine électrique de la marque au losange, intègre le système Z.E. Voice diffusant 3 types d’ambiance jusqu’à 30 km/h
Les véhicules électriques et hybrides sont-ils trop silencieux ? Oui selon le Parlement européen qui vient de voter une loi relative aux émissions sonores des véhicules. A compter du 1er janvier 2019, les modèles intégrant ces motorisations devront être obligatoirement dotés d’un avertisseur sonore appelé AVAS (Acoustic Vehicle Alerting System). A l’inverse, les véhicules thermiques essence et diesel devront faire moins de bruit.
Des piétons, malvoyants, cyclistes … et quelques accidents
Des piétons distraits pianotant sur leurs smartphones, téléphonant ou se guidant uniquement « à l’oreille » avant de traverser une rue se sont déjà fait surprendre par l’arrivée en silence d’un véhicule électrique ou hybride. Dans certains cas, l’accident est inévitable comme le rapporte Le Parisien dans son édition du 6 décembre 2011 : un piéton n’ayant pas entendu arriver une Bolloré Bluecar électrique intégrée au dispositif d’autopartage Autolib’ est percuté en traversant la rue. Même si les accidents sont rares, 2 catégories de la population sont particulièrement exposées au risque de collision : les malvoyants et les cyclistes.
La citadine hybride Toyota Yaris HSD n'émet qu'un léger sifflement en mode électrique (2-3 km jusqu'à 50 km/h)
Les constructeurs équipent déjà leurs véhicules d’avertisseurs
Les constructeurs automobiles n’ont pourtant pas attendu l’intervention du législateur européen pour doter leurs véhicules électriques et hybrides d’un avertisseur : Renault ZOE est équipée d’un système Z.E. Voice délivrant 3 ambiances sonores – sélectionnables et déconnectables depuis l’habitacle – jusqu’à 30 km/h, la Nissan LEAF émet un sifflement de turbine à basse vitesse, l’Opel Ampera est dotée d’un deuxième klaxon dédié aux piétons, moins puissant que le principal, … Ce sont surtout les véhicules hybrides qui, pour la plupart, en sont dépourvus en Europe. Ces derniers n’émettent quasiment aucun bruit à basse vitesse, en mode 100 % électrique.
Plus de bruit pour les électriques/hybrides, moins pour les essences/diesels
Pour harmoniser la technologie appliquée, le Parlement européen vient de voter une loi relative aux émissions sonores des véhicules. Ainsi, à compter de janvier 2019, tous les véhicules hybrides et électriques devront être équipés d’un avertisseur sonore baptisé AVAS, dont les directives techniques définitives devraient être fournies d’ici juillet 2017 par la Commission européenne. Du côté des véhicules thermiques essence et diesel, les constructeurs devront réduire de 25 % la gêne occasionnée par le bruit des véhicules : - 4 dB(A) pour les véhicules particuliers et utilitaires (dont les bus), -3 dB(A) pour les camions.
Une obligation aux Etats-Unis depuis 2012
Les Etats-Unis sont des pionniers en matière d’installation d’avertisseurs sonores sur des véhicules électrifiés ou hybridés. En 2010, le Congrès a ainsi adopté la Pedestrian Safety Enhancement Act – une loi relative à la sécurité des piétons – rendant ce dispositif obligatoire. Chez Toyota, la Prius V – l’équivalent de notre Prius +, un monospace hybride 7 places – a été le premier modèle de la marque à être doté d’un « bruiteur ». Chez Infiniti, la marque premium de Nissan, la berline M35h a intégré dès 2010 le système Approaching Vehicle Sound for Pedestrians (VSP) qui diffuse un son via un haut-parleur intégré au pare-chocs avant, ce jusqu’à 30 km/h.