Batteries : un consortium européen pour le recyclage en boucle fermé

Publié le 23 septembre 2019 à 06h57 | La rédaction | 3 minutes

D’ici 2035, le consortium créé par Suez, Eramet et BASF estime que plus de 500 000 tonnes de batteries devront être recyclées en Europe

En collaboration avec l’allemand BASF, les groupes hexagonaux Eramet et Suez veulent mettre en place un procédé de recyclage innovant qui permet de fabriquer des batteries Lithium-Ion neuves à partir de piles usagées. Objectifs : assurer un recyclage en boucle fermé et sécuriser l’approvisionnement de l’Europe en métaux précieux.

 

Suez, Eramet et BASF ont annoncé le 11 septembre un projet de recyclage de batteries Lithium-Ion. Objectif du programme : produire des accumulateurs neufs pour véhicules électriques à partir d’anciennes, des batteries qui vont donc pouvoir servir à nouveau dans ces véhicules. Une grande première.

Le groupe Suez, spécialiste français du traitement des déchets et de l'eau, assurera la collecte et le démantèlement des piles usagées. Son compatriote Eramet les qualifie, les broie et en extrait les métaux. Le chimiste allemand BASF s’occupe de la réfection des cathodes. « L'objectif du projet est de développer un procédé innovant, dit en boucle fermée, […] et permettre ainsi la production de nouvelles batteries Lithium-Ion en Europe », expliquent les partenaires dans un communiqué.

Cofinancé par l’EIT Raw Materials, organisme axé sur l’innovation et la technologie fondé par l'Union européenne, à hauteur de 4,7 millions d'euros, ce nouveau projet baptisé ReLieVe (Recycling Li-ion batteries for electric Vehicle) est « la réponse à l'appel lancé par la Commission européenne aux acteurs européens de s'unir pour se positionner sur le marché en forte croissance des batteries », a déclaré Laurent Joncourt, président d'Eramet Ideas, le centre de recherche du groupe Eramet.

Véhicules électriques : que vont devenir leurs millions de batteries ?

Sécuriser l’approvisionnement du continent

« L’offre, déjà considérable, des recycleurs ne répond pas à l’enjeu d’un recyclage en boucle fermée de matières de qualité batterie », a pour sa part souligné Pierre-Alain Gautier, son directeur stratégie. Le projet ReLieVe entend ainsi se positionner face notamment à « l’offre chinoise » existante en matière de recyclage, M. Gautier de poursuivre, tout en visant la rentabilité.

Par ailleurs, selon le groupe Suez, près de 50 000 tonnes de batteries devraient être recyclées en Europe d’ici à 2027, chiffre qui pourrait être multiplié par dix en 2035.

« Le développement de nouvelles capacités européennes de recyclage des batteries Lithium-Ion permettra de sécuriser l’approvisionnement [du continent] en matières premières nécessaires à la transition énergétique », déclarent les partenaires du nouveau projet. Celui-ci est prévu démarrer à partir de janvier 2020.

À noter enfin que ReLieVe bénéficiera d’un support académique qui sera apporté par des équipes de la Norwegian University of Science and Technology et de Chimie ParisTech. La filière automobile sera également représentée au sein du comité consultatif du projet.



Laisser un commentaire