Batteries : BMW s’impose une traçabilité maximale sur le cobalt et le lithium
Publié le 24 octobre 2019 à 07h40 | La rédaction | 3 minutes
Priorité absolue de BMW, le respect des droits de l’homme quant à l’exploitation du cobalt et du lithium l’ont amené à supprimer les intermédiaires
Le groupe allemand BMW opère un nouveau virage dans sa stratégie d’achat de matières premières à destination de ses véhicules électriques en décidant de ne plus recourir aux intermédiaires. Parmi ces matières, le cobalt et le lithium dont l’exploitation fait régulièrement l’objet de critiques de la part du grand public.
BMW vient d’annoncer qu’il ne souhaite plus recourir aux services de sociétés intermédiaires pour son approvisionnement en matières premières à destination de ses véhicules électriques, décision que le géant bavarois compte mettre en œuvre dès l’année prochaine. « Nous avons restructuré nos chaînes d'approvisionnement et achèterons du cobalt et du lithium directement à partir de 2020 », a déclaré Andreas Wendt, responsable des achats du groupe, lors d’un entretien accordé au média spécialisé Generation E.
Objectif : établir une transparence maximale sur l’origine de ces matériaux, vis-à-vis de sa clientèle et du grand public notamment, matériaux dont l’exploitation, en particulier sur le continent africain, continue de susciter diverses polémiques et opprobres, eu égard surtout au travail des enfants auquel elle est régulièrement accusée de recourir.
Exigence éthique
« Le respect des droits de l'homme est notre priorité absolue », a ainsi martelé une nouvelle fois M. Wendt. Une exigence qui ne remettra pas en cause la sécurité d’approvisionnement du groupe automobile allemand vis-à-vis de ces composantes, a-t-il par ailleurs assuré. « Nos contrats d'approvisionnement garantissent la sécurité d'approvisionnement jusqu'en 2025 et au-delà ».
Minéraux et terres rares comme le cuivre, le lithium ou le nickel sont essentiels dans la fabrication des voitures électriques ou de panneaux solaires et leur demande ne cesse de grimper. Ils font l'objet d’âpres batailles entre grandes puissances, qui cherchent à dominer les technologies et énergies du futur, mais leur exploitation dans des pays parfois peu soucieux du respect des droits humains ou environnementaux fait régulièrement les gros titres pour ses ravages.
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Matières premières contrôlées par la Chine
Sur le cobalt, les entreprises de l’ancien Empire du Milieu contrôlent au moins la moitié du minerai extrait en République démocratique du Congo, d’où provient 70 % de l’offre mondiale, selon des estimations de Bloomberg. Une stratégie agressive qui s’est notamment illustrée lorsque la China Molybdenum a racheté, en 2016, dans ce pays africain, un site majeur de production appartenant à l’américain Freeport-McMoran pour 2,65 milliards de dollars. La Chine possède par ailleurs 80 % des capacités de production chimique de cobalt raffiné.
Concernant le lithium, les sociétés Tianqi et Ganfeng, contrôlent respectivement 12 % et 17 % des capacités mondiales de production et traitement de lithium, notamment via leurs investissements dans des mines sud-américaines et australiennes.