Aston Martin Rapide E : électrification et production a minima
Publié le 12 septembre 2018 à 15h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes
Assemblée l’an prochain à 155 exemplaires, l’Aston Martin Rapide E offrira une autonomie WLTP de 320 km
NOUVEAUTE – Premier véhicule électrique de la firme de Gaydon, la Rapide E sera produite en série limitée : 155 exemplaires seront assemblés l’an prochain, et pas un de plus. Au programme : une batterie de 65 kWh, une autonomie WLTP de 320 km et la promesse de faire un tour complet du Nürburgring sans enclencher le mode sécurité. Autant de caractéristiques pour le moins décevantes.
Présentée en 2015 sous la forme d'un concept, l’Aston Martin Rapide E conservera l’appellation du premier prototype. Développée en partenariat avec Williams Advanced Engineering (WAE) – émanation de l’écurie F1 engagée dans la production de batteries à Coventry dès 2019 –, la berline britannique s’offre une chaîne de traction entièrement électrique, une première chez le constructeur.
Mais contrairement à la Tesla Model S, ses batteries ne sont pas installées dans le plancher mais ... en lieu et place du V12 6.0 l d’origine et de la boîte de vitesses. Le véhicule n’ayant pas été conçu dès l’origine pour accueillir une motorisation « alternative », encore moins un pack batterie de grande capacité.
Autonomie de 320 km
Dans ce domaine, la Rapide E déçoit : l’accumulateur Lithium-Ion contient 5 600 cellules cylindriques au format 18650. Son compatriote Jaguar s’apprête pourtant à signer un accord d’approvisionnement avec le sud-coréen Samsung SDI concernant des cellules cylindriques 21700, une technologie bien plus performante déjà adoptée par Tesla.
Au rayon de la capacité de la batterie, le constat est identique : tandis qu’en 2012, la Model S d’accès intégrait un pack de 60 kWh, la berline britannique se contente de 65 kWh. Une énergie embarquée qui, ici, offre une autonomie de 320 km selon le nouveau cycle WLTP. Seul lot de consolation : la tension élevée (800 V) de la pile est identique à celle de la future Porsche Taycan.
Performances et recharge rapide
Des chiffres tout juste moyens qui n’empêchent pas Aston de pérorer sur la capacité de sa Rapide E à réaliser un tour entier sur la Nordschleife du célèbre Nürburgring. Une façon peu courtoise de rappeler à Tesla et aux propriétaires de Model S que l’électronique de puissance avait il y a 4 ans bridé les performances de la berline avant qu’elle puisse terminer les 154 virages du tracé.
Reste deux domaines dans lesquels la firme de Gaydon et Williams excellent : la recharge et les performances. Grâce à son convertisseur DC-DC, les deux partenaires promettent de récupérer théoriquement 185 miles / 298 km par heure sur une station délivrant une puissance de 50 kW (400 V), et même 310 miles / 499 km par heure sur une station 100 kW (800 V).
Et avec deux machines électriques installées sur le train arrière développant une puissance totale de 610 ch (950 Nm), cette propulsion promet d’avaler le 0 à 96 km/h en tout juste 4 secondes et une reprise canon de 80 à 112 km/h en 1,5 seconde. Enfin, pour conserver les qualités dynamiques des versions essence, la Rapide E reçoit un différentiel à glissement limité ainsi qu’un amortissement aux lois modifiées.
Tarifs inconnus, production limitée
Une première expérience dans le domaine du véhicule électrique qui ressemble fort à une opération d’électrification a minima. Assemblé l’an prochain à 155 exemplaires via une chaîne dédiée sur le site de St Ahan (Pays de Galles), les premiers clients du modèle ne seront livrés qu’à compter du dernier trimestre 2019. Soit plus de 7 ans après Tesla et sa berline qui, au fil des ans, s’est bonifiée. Quant aux tarifs, il faudra là aussi patienter pour les connaître. A diffusion plus large, le second véhicule « zéro émission » d’Aston Martin prendra quant à lui la forme d’un SUV préfiguré par le concept DBX en 2015.