Surprimes diesel : et si la France s’inspirait du modèle allemand ?

Publié le 22 octobre 2018 à 17h00 | Fabrice SPATH | 3 minutes

Alors qu’en France, les constructeurs réfléchissent à la création d’une surprime, les concessionnaires allemands versent jusqu’à 10 000 euros pour la reprise d’un diesel ancien ou récent

Alors qu’en France, les constructeurs réfléchissent à la création d’une surprime, les concessionnaires allemands versent jusqu’à 10 000 euros pour la reprise d’un diesel ancien ou récent

Souhaité par l’exécutif français, le dispositif de surprime financé par les constructeurs devrait faire son apparition en début d’année prochaine. Destiné à accélérer le renouvellement du parc automobile en versant une prime pour l’achat d’un véhicule neuf, ce système est progressivement déployé chez nos voisins allemands. Avec, dans certains cas, des aides culminant à 10 000 euros.

Révélées hier par le quotidien économique Les Échos, les discussions entre constructeurs et gouvernement concernant la création d’une surprime se concentrent encore sur les modalités d’attribution. Si on ignore encore quel type de motorisation sera concernée, le dispositif vise à renouveler de manière accélérée le vieillissant parc automobile français mais aussi à soutenir les ventes d’un secteur impacté par le passage à la norme WLTP et la défiance des acheteurs à l’égard du diesel.

Aides à l’achat : les constructeurs prêts à financer une surprime 

Umweltprämie ou Wechselprämie

En Allemagne, ce type de prime est mis en œuvre par tous les constructeurs, allemands et étrangers. À l’issue de longues négociations, la coalition au pouvoir a obtenu des industriels qu’ils financent le retrait accéléré des moteurs diesel incriminés dans le scandale du Dieselgate qui a éclaté il y a trois ans.

Baptisé « Umweltprämie » ou prime « écologique », le premier dispositif concerne tout le territoire et tous les véhicules à motorisation diesel conformes aux normes antipollution Euro 4 et antérieures (avant le 1er janvier 2011). Baptisé « Wechselprämie » ou prime de « conversion », le second se concentre sur des véhicules récents conformes aux normes Euro 4 et 5 (du 1er janvier 2011 au 1er septembre 2015) dont les propriétaires résident dans l’une des 14 villes jugées prioritaires par le gouvernement.

 

Jusqu’à 10 000 euros de prime chez Audi

Chez Audi, le montant de l’« Umweltprämie » peut atteindre 10 000 euros pour l’achat d’un véhicule neuf à la norme Euro 6, quels que soient le constructeur ou le type d’énergie (diesel, essence, électrique ou hybride rechargeable). La « Wechselprämie » grimpe à 9 000 euros tandis qu’un véhicule d’occasion récent conforme à la norme Euro 6 voit cette surprime être plafonnée à 75 %.

Chez la marque sœur Volkswagen, le client a le choix entre la mise à jour de son système de dépollution - 3 000 euros dont 2 400 euros pris en charge par le constructeur - ou le versement d’une prime. Pour l’achat d’une berline Arteon, la participation du concessionnaire atteint 8 000 euros, en sus de la valeur Argus du véhicule à mettre à la casse.

Enfin, Renault a mis en place un système équivalent dont la participation oscille entre 2 000 euros (pour une citadine Twingo) à 10 000 euros pour un modèle haut de gamme. Un généreux coup de pouce financier cumulable avec l’aide à l’achat réservée aux modèles électriques (4 000 euros) et hybrides rechargeables (3 000 euros).

Fabrice SPATH

Fabrice SPATH

Cofondateur du site, Fabrice roule en électrique la semaine et en hybride rechargeable le week-end. Après être passé par la case ingénierie chez des constructeurs et équipementiers outre-Rhin, il collabore régulièrement avec la rédaction et travaille au développement de la place de marché.

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