Volkswagen : la voiture électrique par millions (Décryptage)
Publié le 17 juin 2016 à 08h30 | Fabrice SPATH | 3 minutes
Second modèle électrique du constructeur, la Volkswagen e-Golf est la voiture électrique la plus vendue en Norvège
Le constructeur allemand vient de l’annoncer par la voie de son patron Mathias Müller : il lancera plus de 30 véhicules électriques d’ici à 2025 et leur production représentera 2 à 3 millions d’unités par an. Soit 25 % des ventes globales du premier groupe automobile européen. Décryptage des premiers éléments de cette feuille de route qui veut faire oublier le scandale du Dieselgate.
Futur leader mondial de l’électrique ?
En avril dernier, nous vous faisions l’écho d’une rumeur concernant la stratégie véhicule électrique du groupe Volkswagen (lire notre article à ce sujet). Glanée par un média allemand, l’information révélait alors que les modèles 100 % électriques pourraient représenter jusqu’à 25 % des ventes de l’industriel à l’horizon 2025, soit 2 à 3 millions d’unités produites à cette date. Moins de deux mois plus tard, c’est le Président du Directoire de VW en personne qui, par le biais d’une conférence de presse tenue hier au siège à Wolfsburg, confirmait cette ambition qui a de quoi faire trembler le leader Renault Nissan et ses 300 000 véhicules électriques écoulés depuis la fin 2010.
Améliorer la compétitivité pour investir
L’ancien patron de Porsche parachuté à la tête de Volkswagen en plein scandale du Dieselgate a ainsi annoncé que son groupe va investir plus de 10 milliards d’euros dans la mobilité électrique et les solutions de mobilité. Pour financer cet investissement, M. Müller compte réaliser 8 milliards d’économies grâce un « pacte pour l’avenir » qui devra être signé avant la fin de l’année avec les puissants syndicats allemands. Un pacte qui devra améliorer la compétitivité tout en préservant les quelque 600 000 emplois que comptent l’entreprise âgée de 79 ans. L’activité de composants sera également concentrée sur quelques sites et les utilitaires rejoindront la branche Truck & Bus.
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L’impact désastreux du Dieselgate
Concernant le plan de route « électrique », l’annonce rejoint celle déjà réalisée il y a quelques semaines où le groupe officialisait le lancement de 20 nouveaux modèles électriques et hybrides rechargeables (lire notre article à ce sujet). Avec 30 véhicules 100 % électriques mis sur le marché d’ici à 2025, la firme aux 12 marques deviendra très probablement le leader mondial de la mobilité électrique, devant Tesla Motors et l’Alliance Renault Nissan. Un revirement majeur dans la stratégie définie par l’ancien patron Martin Winterkorn par qui le Dieselgate et ses 11 millions de véhicules diesel truqués est arrivé. Malgré ces annonces, le titre VW a reculé de 3,33 % à la Bourse de Francfort, signe que les marchés sont méfiants quant à la capacité du constructeur à se réinventer.
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Le futur sera « propre » et partagé
Englué dans le scandale du Dieselgate depuis l’automne 2015, Volkswagen a jusqu’au 28 juin prochain pour transmettre à la justice américaine des propositions d’indemnisation. Pour couvrir les frais liés aux dédommagements, l’Allemand a provisionné l’an passé 16,2 milliards d’euros. Un montant qui, selon plusieurs experts, serait insuffisant et qui a fait perdre au groupe 1,6 milliard d’euros, soit la première perte nette depuis 1993 … Si l’électrique a pour ambition de faire oublier les déboires du scandale, Volkswagen veut également se positionner comme un fournisseur de solutions de mobilité. En témoigne la récente acquisition du VTC israélien Gett pour 300 millions d’euros. L’avenir promet donc d’être plus « propre » et partagé.