Energies renouvelables : et si la voiture électrique les favorisait ?

Souvent considérée comme un moyen de transport favorisant le développement des centrales nucléaires, la voiture électrique pourrait toutefois jouer un rôle important dans la transition énergétique. En stockant de l’électricité dans leurs batteries, les Nissan LEAF, Renault ZOE et autres Tesla Model S doperaient le développement des énergies renouvelables. Explications.

Une voiture nucléaire ?

Essentiellement produite à partir de l’atome, l’énergie française a pour principal avantage d’être faiblement carbonée. Un « atout » décrié à juste titre par les détracteurs de la voiture électrique mais qui permet à cette dernière de réduire ses émissions de CO2 à peau de chagrin … Si le parc grandissant de véhicules électriques a également pour intérêt de réduire notre dépendance aux énergies fossiles importées – et du même coup notre facture – et de participer à une meilleure qualité de l’air en n’émettant localement aucun polluant, un autre avantage va prendre de l’ampleur dans les prochaines années.

Lisser les pointes de consommation

Selon l’étude prospective « Mix électrique 100% renouvelable ? Analyses et optimisations » réalisée par l’ADEME (octobre 2015), l’électrique pourrait également faciliter l’introduction d’une part plus importante d’énergies renouvelables dans le réseau. En coordonnant les recharges avec les capacités du réseau, la voiture électrique contribuerait à la mise en place de réseaux intelligents (smart grids). Ainsi, elle limiterait l’impact sur le réseau et les besoins de renforcement des lignes et postes de transformation tout en lissant les pics de consommation. Comment ? En stockant de l’énergie dans sa batterie avant d’injecter celle-ci sur les réseaux lors des fortes demandes (vehicle-to-grid).

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Stocker des énergies renouvelables

Mieux encore : les véhicules électriques pourraient jouer un rôle incontournable dans la croissance des énergies renouvelables (solaire, éolien, …). Pour celles qui sont produites localement et de façon intermittente, les batteries des modèles électriques pourraient également servir de stockage temporaire et permettraient de réinjecter cette électricité verte au bon moment. Une façon aussi de gagner un revenu d’appoint pour leurs propriétaires. En Californie (Etats-Unis), une expérimentation menée depuis août 2015 par l’énergéticien Pacific Gas & Electric rassemble 100 propriétaires de BMW i3.

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Etre rémunéré pour retarder sa charge

Objectif : les inciter à retarder le démarrage de la charge de leurs véhicules lorsque le réseau est surchargé. En contrepartie, les participants sont rémunérés 1 000 dollars sur toute la durée du test qui s’achèvera fin 2016. A terme, l’énergéticien californien ambitionne d’élargir ce programme à tous les propriétaires de véhicules électriques et d’améliorer ainsi sa gestion des pics de consommation. Aux Pays-Bas, le constructeur Nissan a également lancé une expérimentation avec sa compacte LEAF électrique dont les batteries stockent l’énergie produite localement par des panneaux photovoltaïques avant de la réinjecter dans le réseau pour répondre aux besoins du quartier.