Véhicules électriques : Toyota réduit sa dépendance aux terres rares
Publié le 22 février 2018 à 13h00 | La rédaction | 3 minutes
Pour réduire sa dépendance au néodyme et donc à la Chine, Toyota a développé un moteur électrique qui utilise moitié de ce métal
Alors que les autorités japonaises continuent d’inciter les industriels de l'archipel à réduire l'utilisation des terres rares qui se trouvent majoritairement en Chine, le groupe Toyota vient d’annoncer qu’il a réussi à mettre au point une technologie permettant de diminuer l'utilisation du néodyme pour la fabrication d’aimants de moteurs de voitures électriques.
Le groupe nippon Toyota a récemment annoncé avoir mis au point une technologie permettant de diminuer l'utilisation du néodyme, un métal de la famille des terres rares, pour la fabrication d’aimants de moteurs électriques. L'innovation, présentée comme « une première au monde », est destinée à répondre au risque de pénurie d'approvisionnement de cette matière première, qui pourrait survenir dès l’horizon 2025, selon les études parues sur le sujet. D’après les responsables de l’industriel japonais, elle aiderait aussi à faire baisser les coûts dans la perspective du développement des véhicules électrifiés. Concrètement, les ingénieurs et chercheurs de Toyota sont parvenus à développer un nouveau type d’aimant qui réduit jusqu’à 50 % la présence de néodyme en le remplaçant par du lanthane et du cérium.
Pas de production avant 10 ans
A noter que le cérium et le lanthane font également partie des terres rares mais sont, d’une part, d'un coût très inférieur – entre 5 et 7 dollars le kg, contre 100 dollars pour le néodyme –, et d’autre part, beaucoup plus abondantes dans la nature et, par conséquent, ne présentent aucun risque de pénurie sur le moyen terme, voire bien au-delà. La difficulté, a expliqué Akira Kato, un responsable R&D du constructeur, est de maintenir, malgré ce changement de composition, le même niveau de performance de moteur, ce que Toyota assure être parvenu à faire grâce à de nouvelles technologies présentées comme inédites. Toutefois, le Nippon prévient qu’il faudra attendre encore dix ans pour aboutir à une mise en application pratique pour les moteurs de véhicules électriques.
50 % de ventes électrifiées d'ici 2030
L'annonce de cette innovation par Toyota intervient en pleine offensive du fabricant dans l’électrification de ses gammes : il avait déclaré en décembre dernier vouloir réaliser au moins 50 % de ses ventes dans cette technologie d'ici 2030, en incluant les hybrides (essence/électrique), dont il fut le pionnier avec la Prius, modèle lancé en 1997. Récemment, il avait également fait part de la mise en place d’un nouveau partenariat avec son compatriote Panasonic qui sera consacré au développement de batteries de nouvelle génération, batteries qui devraient offrir une plus grande autonomie aux véhicules « zéro émission », et cela à un moindre coût.