Tesla : les questions des investisseurs sont-elles imbéciles ?
Publié le 29 mai 2018 à 09h00 | La rédaction | 3 minutes
Lors de la présentation des résultats financiers du premier trimestre, Elon Musk a jugé l’une des questions d’ennuyeuse et imbécile
Après chaque publication des résultats trimestriels de son entreprise, Elon Musk a pris pour habitude de prendre part à des conférences téléphoniques au cours desquelles il répond aux questions des analystes. Une conférence qui, cette fois, s’est déroulée de façon inhabituelle et qui a coûté à Tesla plusieurs centaines de millions de dollars.
Publiant ses résultats financiers pour le premier trimestre, Tesla annonce une perte de 710 millions de dollars sur les trois premiers mois de l'année, tandis que son chiffre d’affaires s'est monté à 3,4 milliards de dollars. En valeur boursière, le déficit est de 3,35 dollars par action alors qu’elle était attendue à 3,42 dollars par action, pour un chiffre d’affaires de 3,3 milliards. Le titre Tesla a quant à lui plongé de 5 % dans les échanges d'après-Bourse le 3 mai dernier après que Elon Musk, PDG de l’entreprise américaine spécialiste des voitures électriques premium a coupé court aux questions des analystes financiers lors de l’habituel conférence téléphonique.
Marges bénéficiaires pour la Model 3
Durant la discussion, le patron de Tesla s’est montré de plus en plus agacé par ces derniers et finit par les qualifier d’« ennuyeuses et imbéciles ». « Les questions ennuyeuses, imbéciles ne sont pas les bienvenues. La prochaine », a répondu sèchement M. Musk à l'analyste Toni Sacconaghi de Sandford Bernstein qui l'interrogeait sur l'objectif de marges bénéficiaires arrêté par Tesla pour le Model 3. Une réflexion qui n’a pas forcément plu à tout le monde. Selon Aaron Siegel, analyste chez CFRA, « Le comportement inhabituel du PDG Elon Musk lors d'une conférence téléphonique avec les investisseurs (…) a contribué à la chute observée aujourd'hui ». « M. Musk a été très impoli pour ne pas dire plus dans sa façon de ne pas répondre aux questions des analystes », a-t-il continué.
Des investisseurs surpris et déçus
Pour Adam Jones de chez Morgan Stanl, « Les analystes dans la conférence téléphonique représentent ceux qui fournissent des capitaux desquels dépend Tesla depuis le début de son histoire ». Leurs questions peuvent être « extrêmement importantes » surtout « pour une entreprise qui a besoin d'argent », indique-t-il. Effectivement, ce recul de 5 % correspond à deux milliards de dollars de valeur boursière. Une perte que le constructeur américain compte compenser grâce à la commercialisation en masse de sa Model 3. Rappelons que la berline électrique n’a été produite qu’à 9 766 exemplaires au premier trimestre, mais la production a dépassé les 2 000 unités/semaine sur 3 semaines consécutives en avril. Mais la direction se fixe tout de même l’objectif d'en fabriquer 5 000 par semaine en juillet et même 10 000 par semaine à l’automne.