Tesla : son camion électrique et autonome testé dès septembre aux USA
Publié le 22 août 2017 à 11h00 | La rédaction | 3 minutes
Aux Etats-Unis, l’arrivée des camions à conduite autonome suscite des inquiétudes grandissantes auprès des syndicats de chauffeurs
Tesla révélera en septembre prochain son premier prototype de camion à propulsion électrique, un nouveau modèle annoncé en avril dernier. Le véhicule sera doté d’une Intelligence Artificielle qui le rendra capable d'évoluer en convoi. Une technologie qui amorce la course au camion autonome et menace 3,5 millions d’emplois rien qu’aux Etats-Unis.
Tesla investit dans les camions semi-autonomes
Selon l’agence de presse Reuters, Tesla serait actuellement en train de finaliser le développement de camions semi-autonomes capables d’évoluer en convoi. Dotés d’une chaîne de traction électrique, les poids-lourds devraient commencer à être testés sur voie publique à partir du mois prochain aux Etats-Unis, dans l’Etat du Nevada. Une mise en circulation s’ajoutant à d’autres qui ravive les inquiétudes des syndicats américains de camionneurs, dont la principale crainte est qu’elle renforce la logique de précarisation – et à terme la disparition – de leurs emplois.
Faire en sorte que les chauffeurs de camion ne soient plus indispensables semble en effet être la principale motivation de la mise en place des convois, les camions à l’arrière de la formation pouvant suivre automatiquement un véhicule de tête, réduisant ainsi le besoin de conducteurs requis.
3,5 millions d’emplois de chauffeurs menacés aux Etats-Unis
La situation est d’autant plus alarmante, car selon la banque d’investissement Stifel Financial Corp., les conducteurs représentent actuellement près du tiers des coûts du transport de marchandises aux Etats-Unis, en raison de leur masse salariale. Une charge importante pour les compagnies de fret, et que nombre d’entre elles souhaiteraient réduire, voire éliminer, afin de réaliser des économies.
Selon le New York Times, le travail de lobbying des syndicats de camionneurs auprès de responsables politiques fédéraux s’est fortement intensifié ces derniers temps en réponse aux menaces qui pèsent sur l’avenir de leur filière. Aux Etats-Unis, 3,5 millions d’emplois de chauffeurs sont en jeu (pour aller plus loin, lire notre analyse Camion électrique : pourquoi Mercedes ne craint pas Tesla).
Un segment massivement investi par les constructeurs
Tesla n’est pas le premier constructeur à se lancer dans le segment des camions semi-autonomes. En 2014, le groupe Daimler avait ouvert la voie, en testant avec succès sur une autoroute allemande un camion piloté par une Intelligence Artificielle. Des entreprises telles que Uber et Waymo travaillent également sur la mise au point de systèmes semi-autonomes et totalement autonomes.
Sur le continent asiatique, Scania, propriété de Volkswagen, en collaboration avec Toyota, doit faire rouler cette année des convois sans chauffeur entre plusieurs ports de Singapour, pour y transporter des conteneurs.
Einride, une start-up suédoise, envisage aussi de tester sur route sa technologie de conduite autonome. Son camion T-Pod, long de 7 mètres et d’un poids de 20 tonnes (fret compris), est électrique et dispose d’une autonomie de 200 kilomètres. Enfin, la firme Peloton Technology travaillerait elle-aussi avec plusieurs fabricants de camions, dont Volvo, sur un système de convoi.