Saab commercialisera-t-il un jour des véhicules électriques ?
Publié le 01 septembre 2014 à 09h31 | Fabrice SPATH | 3 minutes
General Motors, Spyker, NEVS : malgré les changements de propriétaires, Saab poursuit inexorablement sa descente aux enfers
La vie du constructeur suédois Saab Automobile n’est pas un long fleuve tranquille : les multiples changements de propriétaires et la récente cessation de paiement auront-ils raison de cette marque créée en 1947 ? En attendant l’issue des négociations mené par NEVS, le nouveau propriétaire, avec les industriels Dongfeng et Tata, Saab vient de présenter son premier véhicule électrique de présérie basé sur une berline 9-3.
Une dette fournisseurs supérieure à 5 millions d’euros
Dans la ville de Trollhättan où se situent les ateliers de Saab rebaptisé NEVS – National Electric Vehicle Sweden – lors de son rachat par un consortium chinois, les discussions vont bon train autour de l’avenir du constructeur. Considéré comme l’un des constructeurs premiums les plus fiables de la planète, Saab a fini par perdre de son aura dans les années 1990 avant d’être revendu en 2009 par l’américain General Motors à Spyker, spécialiste néerlandais de voitures de luxe sportives. Automne 2011 : la société Saab Automobile est mise en faillite avant d’être partiellement reprise par le consortium chinois NEVS détenu à 22 % par la ville de Qingdao – également appelée Tingtao – et à 78 % par le groupe National Modern Energy Holding. Le nouvel ensemble aurait dû être refinancé avec de nouveaux fonds venus de l’Empire du Milieu ; hélas, l’argent frais promis n’étant pas arrivé jusqu’en Suède, le nouveau Saab a demandé à être placé le 29 août dernier en redressement judiciaire auprès du tribunal de Vänersborg, une procédure destinée à trouver de nouveaux financements afin d’éponger les dettes fournisseurs qui s’élevaient à la mi-août à quelques 5,1 millions d’euros …
>>>> découvrez également notre article Voiture électrique : Saab lance la production !
Une Saab 9-3 électrifiée lourde et peu convaincante
Les objectifs de production affichés par le nouveau repreneur chinois étaient pourtant très (trop ?) ambitieux : à fin 2016, 200 000 véhicules électriques devaient sortir des chaînes de production chaque année. Un mirage semble-t-il, puisque la première Saab thermique a été produite « pour la forme » en septembre 2013. Les 200 exemplaires de la Saab 9-3 électrifiée n’ont a priori pas encore été tous produits, des unités destinés à être tester en conditions réelles dans la ville de Qingdao. 5 mois après avoir annoncé le lancement de la production, NEVS vient seulement de présenter son premier modèle de présérie à la presse. Pas de surprise par rapport aux annonces faites quelques mois auparavant : une autonomie de 200 km et des performances assez modestes. Une vitesse de pointe de 120 km/h (limitée électroniquement), une puissance de 136 ch, un 0 à 100 km/h exécuté en 10 secondes, … Les batteries à technologie Lithium-Ion sont logées sous le plancher du véhicule offrant ainsi à ce dernier un volume de coffre identique à feu la berline Saab 9-3 dotée de motorisations essence et diesel. Toutefois, la renaissance du constructeur sino-suédois pourrait ne pas voir le jour si les négociations tripartites engagées entre le consortium chinois, le constructeur indien Tata et le constructeur chinois Dongfeng – également coactionnaire du groupe français PSA Peugeot Citroën – n’aboutissent pas.