Allemagne : Bruxelles pointe la faiblesse du réseau de charge électrique
Publié le 11 juin 2018 à 09h00 | Fabrice SPATH | 2 minutes
La Commission européenne a lancé une procédure à l’encontre de l’Allemagne pour non-respect de la directive concernant l’infrastructure de charge pour carburants alternatifs
Après le renvoi en justice par la Commission européenne pour non-respect des concentrations de polluants, l’Allemagne fait l’objet d’une nouvelle procédure. En cause cette fois-ci : la faiblesse de l’infrastructure de charge pour véhicules à motorisations alternatives, dont l’électrique et l’hydrogène.
Nos voisins allemands sont doublement pointés du doigt par Bruxelles : après avoir été renvoyé par la Commission devant la Cour de Justice de l’Union européenne (UE) pour non-respect des normes de concentration des polluants dans ses principales métropoles – à l’instar de la France et du Royaume-Uni –, le gouvernement d’Angela Merkel subit à nouveau les remontrances de l’exécutif européen pour le retard lié au déploiement d’une infrastructure de charge publique pour véhicules à motorisations alternatives, dont les bornes de recharge électrique et les stations de distribution d’hydrogène (site de la Commission, chapitre 5).
La Belgique et le Luxembourg aussi concernés
Tandis que les réseaux de charge haute puissance, les corridors électriques ou encore les initiatives lancées par les enseignes de la grande distribution se multiplient en Allemagne, ces projets occultent la faible densité de l’infrastructure de charge publique. Dynamiques dans le domaine au début des années 2010, les énergéticiens ont gelé voire annulé de nombreux projets, fragilisés financièrement par la sortie brutale du nucléaire. Pour Bruxelles, l’Allemagne au même titre que la Belgique et le Luxembourg devra accélérer le déploiement pour se conformer à la directive du 18 novembre 2016.
Deux mois pour se mettre en conformité
Si la Commission a entamé une procédure d’infraction et donne deux mois aux contrevenants pour se mettre en conformité, il n’est pas question de recours en justice. Contrairement à l’action entreprise en début d’année contre Malte et la Roumanie, deux pays qui n’ont pas réussi à mettre en place une stratégie nationale de déploiement d’infrastructures pour véhicules à carburants alternatifs. Néanmoins, ce rappel à l’ordre sonne comme une mauvaise nouvelle pour Berlin qui ambitionne toujours d’atteindre un parc d’un million de véhicules électrifiés – hybride, hybride rechargeable et 100 % électrique – à l’horizon 2020.